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L'Etat et Bouygues mettent la dernière main à un accord décisif pour Alstom

L'Etat et Bouygues mettent la dernière main à un accord décisif pour Alstom

Les négociations étaient en bonne voie dimanche concernant le rachat par l'État français des 20% du capital d'Alstom détenus par Bouygues, accord qui conditionne l'avenir de l'alliance entre le groupe industriel français et l'américain General Electric.

L'Etat, via l'Agence des participations de l'État (APE), et le groupe Bouygues, qui ont déjà mené samedi une longue journée de tractations, semblaient sur le point de trouver un accord, qui permettrait d'ouvrir un nouveau chapitre dans l'histoire d'Alstom, cette fois-ci main dans la main avec GE.

Selon une source proche du dossier, "il y a eu un accord sur les principes", mais "il reste des points à négocier".

Une autre source proche des négociations indique à l'AFP que "l'accord est en très bonne voie et est en train d'être validé sur la forme par les deux parties".

Concrètement, les discussions ne porteraient désormais pas forcément sur le prix mais plutôt sur les modalités de l'opération, notamment le calendrier.

Les négociations pourraient désormais ne pas être très longues, le plus gros ayant été fait, selon une source proche du dossier.

Dans tous les cas, la volonté du gouvernement est d'aboutir avant l'ouverture des marchés lundi à 07H00 GMT.

Le principal point d'achoppement portait sur le prix puisque l'État souhaite racheter 20 des quelque 30% que le groupe diversifié Bouygues détient dans Alstom au prix du cours actuel, soit 28 euros par action, selon la dernière cotation d'Alstom vendredi à la clôture de la Bourse de Paris.

Mais Bouygues en demanderait environ 35 euros, selon des sources proches du dossier, soit la valorisation que le groupe fait lui même de sa participation dans ses comptes (3,07 milliards pour environ 30% du capital d'Alstom).

Ironie du sort, Bouygues avait lui-même acquis cette participation auprès de l'Etat en 2006 pour 2 milliards d'euros quand ce dernier était sorti du capital d'Alstom qu'il avait auparavant contribué à sauver.

Alors que l'Etat français est engagé dans un plan de réductions des dépenses publiques, le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg s'est empressé quant à lui d'assurer au quotidien Le Parisien samedi soir que cette opération "coutera zéro euro aux contribuables" et sera financée par la vente de "certaines" participations de l'État dans des grands groupes français.

L'Etat a vendu ces derniers mois des actions qu'il détenait dans Safran, Airbus et Aéroports de Paris, ce qui lui permet de disposer "de 2,7 milliards d'euros en caisse".

Ces négociations sont décisives pour l'avenir du projet d'alliance d'Alstom avec General Electric sur ses activités énergie.

"S'il n'y a pas d'entrée de l'Etat (au capital d'Alstom, ndlr) parce que M. Bouygues ne veut pas vendre ses actions, l'opération avec GE ne se fera pas", a expliqué Arnaud Montebourg.

Vendredi le gouvernement s'était prononcé en faveur du projet de l'américain face à celui du tandem germano-nippon Siemens/Mitsubishi Heavy Industries.

Il avait annoncé, dans le même temps et à la surprise générale, qu'il comptait devenir l'actionnaire principal d'Alstom afin d'exercer sa "vigilance patriotique", selon les mots d'Arnaud Montebourg.

De son côté, réunis samedi, le Conseil d'administration d'Alstom "a unanimement décidé d'émettre un avis favorable à l'offre de GE", pour la vente sous conditions de ses activités énergie, valorisée 12,35 milliards d'euros, mettant presque fin à un dossier qui défraie la chronique économique depuis avril.

GE offre de créer trois coentreprises à parité (turbines à vapeur, réseaux et énergies renouvelables) avec Alstom et de lui céder son activité de signalisation ferroviaire.

Surtout, dans l'alliance à 50-50 dans les turbines à vapeur (qui équipent les réacteurs des centrales nucléaires d'EDF), l'État français aurait un droit de veto assorti de droits de gouvernance.

"C'est un projet trois fois gagnant. Pour Alstom, dont il devrait renforcer les positions et les emplois", pour GE et pour l'État, car "le projet d'accord me paraît pleinement répondre aux préoccupations du gouvernement dans l'énergie et le transport", s'est réjoui le PDG d'Alstom Patrick Kron, dans un entretien au Journal du Dimanche.

"C'est un formidable projet industriel" qui va "créer un champion mondial de l'énergie", a surenchéri le PDG de l'américain, Jeffrey Immelt.

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