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Cisjordanie: 2 Palestiniens tués, Abbas condamne des "meurtres de sang froid"

Cisjordanie: 2 Palestiniens tués, Abbas condamne des "meurtres de sang froid"

Deux personnes ont été tuées dimanche en Cisjordanie, portant à quatre le nombre de civils Palestiniens tués par l'armée israélienne qui dit mener une opération pour retrouver trois Israéliens enlevés le 12 juin, Mahmoud Abbas dénonçant des "meurtres de sang froid".

Le président palestinien a appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à "condamner ces meurtres".

Un cinquième Palestinien, un homme de 20 ans grièvement blessé à la tête vendredi, était en état de mort clinique dans un hôpital israélien, selon sa famille. A Naplouse (nord), un homme de 60 ans a succombé dans la nuit à une crise cardiaque alors que l'armée fouillait les abords de son domicile.

L'armée israélienne a annoncé avoir arrêté au total plus de 340 suspects au cours de cette opération, en grande majorité des membres du mouvement islamiste Hamas, accusé du rapt, qui n'a cependant pas fait l'objet de revendication jugée crédible.

Cette offensive, visant également à démanteler les infrastructures du Hamas en Cisjordanie, constitue le plus important déploiement israélien depuis la fin de la deuxième Intifada en 2005 dans ce territoire palestinien occupé.

Mahmoud Abbas, qui a fermement condamné l'enlèvement des trois jeunes Israéliens, étudiants d'écoles religieuses juives, et s'est engagé à une coopération totale de ses services de sécurité pour les retrouver, a néanmoins déploré l'effusion de sang et les destructions provoquées par l'opération israélienne.

"J'ai dit que l'enlèvement était un crime, mais est-ce que cela justifie le meurtre d'adolescents palestiniens de sang froid ?" a déclaré le président palestinien dans une interview publiée dimanche par le quotidien israélien Haaretz.

"Qu'est-ce que M. Netanyahu a à dire sur ces meurtres ? Est-ce qu'il les condamne?", a-t-il lancé, ajoutant n'avoir "aucune information crédible montrant que le Hamas est responsable de la disparition des trois jeunes", comme l'assure le Premier ministre israélien.

Mais M. Netanyahu a assuré disposer de "preuves irréfutables" de l'implication du Hamas, ajoutant qu'elles seraient "bientôt rendues publiques", lors du Conseil des ministres hebdomadaire.

A ce moment-là, les déclarations du président palestinien condamnant les ravisseurs "seront mises à l'épreuve, non seulement de ses actions pour ramener les jeunes, mais de sa volonté de dissoudre le gouvernement d'unité avec le Hamas, qui les a enlevés et appelle à la destruction d'Israël".

Israël voit dans ce rapt un nouvel argument dans sa campagne contre la formation le 2 juin d'un exécutif palestinien de personnalités indépendantes en vertu d'un accord de réconciliation entre l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) que dirige M. Abbas et le Hamas.

M. Netanyahu s'est en outre ostensiblement refusé à condamner la mort de Palestiniens, reconnaissant néanmoins que l'opération "impliquait une certaine friction avec la population civile" en Cisjordanie.

"Nous n'avons aucune intention de porter atteinte à quiconque mais nos forces recourent à l'autodéfense nécessaire et de temps à autre, il y a des victimes du côté palestinien résultant de l'action de légitime défense de nos soldats", a-t-il affirmé.

Tôt dimanche, Ahmad Saïd Fahmaoui, 27 ans, a été tué par des soldats israéliens alors qu'il se rendait à la mosquée pour la prière du matin dans un camp de réfugiés proche de Naplouse.

Le jeune homme souffrait de troubles mentaux, selon des sources concordantes, ce qu'a reconnu l'armée israélienne, selon qui il s'était approché des soldats "de manière menaçante", sans obtempérer aux sommations ni aux coups de semonce avant l'ouverture du feu.

A Ramallah, siège de la présidence palestinienne, un homme de 30 ans, Mohammad Tarifi, a été tué par balle par des soldats israéliens, qui ont également blessé cinq autres Palestiniens.

Signe d'un ressentiment croissant de la population contre la coordination de sécurité avec Israël défendue et assumée par Mahmoud Abbas, des jeunes Palestiniens ont lancé des pierres contre un poste de la police palestinienne à Ramallah, selon un photographe de l'AFP.

Les trois étudiants d'écoles talmudiques situées dans des implantations de Cisjordanie, âgés de 19 ans pour l'aîné et de 16 ans pour les deux autres, ont disparu le 12 juin dans le Goush Etzion, un bloc de colonies.

Parallèlement aux opérations au sol, Israël a lancé dans la nuit des raids aériens sur la bande de Gaza, en représailles au tir de trois roquettes sur le sud de son territoire samedi soir.

bur-sst/feb

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