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A Hong Kong, les prodémocratie organisent un "référendum" sur le suffrage universel

A Hong Kong, les prodémocratie organisent un "référendum" sur le suffrage universel

Les militants prodémocratie de Hong Kong organisaient dimanche un référendum officieux sur l'instauration du suffrage universel direct dans l'ancienne colonie britannique, revenue à la Chine populaire à la fin des années 1990.

Jugé illégal par Pékin, ce "référendum citoyen" sur le mode d'élection du prochain chef de l'exécutif local passionne les Hongkongais qui ont été près de 650.000 à voter depuis vendredi, sur 3,5 millions d'électeurs.

Après le vote en ligne, des files d'attente se formaient dimanche devant quelques-uns des quinze bureaux de vote ouverts par le mouvement "Occupy Central" qui menace de paralyser le quartier d'affaires de la ville à la fin de l'année en organisant un "sit-in" massif comme ceux de New York et Londres en 2011.

"Je suis ma conscience, c'est important pour la prochaine génération", expliquait un enseignant à la retraite de 68 ans venu déposer son bulletin sous une pluie battante.

"Si le gouvernement décidait d'ignorer les aspirations populaires, nous pourrions engager des actions plus radicales", a prévenu Benny Tai, un co-organisateur.

"Les Hongkongais ont un fort désir de vrai démocratie", a-t-il ajouté.

Pékin a fait savoir vendredi que le référendum n'avait aucune portée constitutionnelle et son résultat serait sans effet.

Depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, Hong Kong a le statut de région administrative spéciale (RAS) et bénéficie en principe d'une large autonomie en vertu du modèle "un pays, deux systèmes".

Ses habitants jouissent d'une liberté de parole inconnue sur le continent mais Pékin contrôle largement en réalité la vie politique locale et les Hongkongais dénoncent régulièrement des coups de canif dans l'accord de rétrocession.

La Chine a promis d'instaurer le suffrage universel direct pour l'élection du chef de l'exécutif en 2017 et celle du parlement en 2020. Mais de nombreux démocrates locaux doutent fortement de ses promesses, l'échéance étant régulièrement repoussée, et réclament de pouvoir désigner les candidats.

Dans le système actuel, le "chef du gouvernement" de Hong Kong est élu par un comité de 1.193 grands électeurs composé majoritairement de proches de Pékin.

Le numéro un hongkongais Leung Chun-ying a répété cette semaine que le suffrage universel était un objectif de 2017 mais qu'il devait être conforme à la "loi fondamentale" du territoire. Or, a-t-il ajouté, "la désignation populaire (du chef de l'exécutif) n'est pas constitutionnelle".

Pour son ministre de la Justice, Rimsky Yuen, le référendum n'est "rien de plus" qu'un sondage.

"Le vote ne peut être légalement contraignant, encore moins être considéré comme un +référendum"+. Ce n'est rien de plus qu'une expression de l'opinion publique", a-t-il dit à des journalistes.

A l'extérieur d'un bureau de vote, une dizaine de militants pro-Pékin manifestaient contre le référendum en lançant aux électeurs: "Ce référendum est une farce".

dca/st/gab/fw

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