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Ottawa devrait surveiller les stages non rémunérés, dit un rapport du comité des finances de la Chambre des communes

Ottawa devrait surveiller les stages non rémunérés, dit un rapport
ivanastar via Getty Images

Le gouvernement fédéral devrait prendre les mesures nécessaires pour s'assurer que les conditions des stages non rémunérés respectent les lois du travail, affirme un rapport du comité des finances de la Chambre des communes.

Ce rapport, qui se penche sur les difficultés de l'emploi chez les jeunes, recommande à Ottawa de travailler avec les provinces et territoires pour protéger les stagiaires bénévoles par les codes du travail pertinents. Il suggère aussi que le gouvernement fédéral analyse les stages non payés pour comprendre leurs impacts potentiels sur le marché de l'emploi.

Selon des estimations, 300 000 jeunes Canadiens travaillent bénévolement comme stagiaires, mais il y a peu de données précises disponibles puisque les employeurs ne sont pas tenus de se rapporter aux autorités fédérales.

Le comité, majoritairement conservateur, a émis 23 recommandations pour améliorer la situation du chômage chez les jeunes, qui a augmenté au cours des dernières années.

Une section du rapport, préparée par le Nouveau Parti démocratique (NPD), faisait valoir l'importance de mesures additionnelles plus sévères, dont des changements au code fédéral du travail pour protéger les conditions d'emploi des stagiaires.

Publié vendredi, ce rapport fait suite à des mois de débats animés au Canada sur le bien-fondé des stages non rémunérés.

Beaucoup de jeunes obtiennent des stages sans salaire dans l'espoir de gagner en expérience ou d'obtenir un emploi. Selon les détracteurs, ces stages constituent une forme d'exploitation et leur accès se limite à ceux qui ont les moyens de travailler gratuitement.

Durant les audiences de mars et d'avril, le comité a reçu les témoignages de plusieurs groupes qui réclamaient une action du gouvernement.

L'Association des collèges communautaires du Canada, par exemple, a réclamé des normes nationales d'emploi qui protégeraient tous ceux dont le stage non rémunéré ne fait pas partie d'un programme scolaire post-secondaire.

De son côté, la présidente de l'Association étudiante de l'université de Toronto, Yolen Bollo-Kamara, a fait valoir que les étudiants lourdement endettés sont souvent les plus touchés.

«Ceux qui ne peuvent se permettre de travailler gratuitement perdent des opportunités de réseautage, peuvent perdre des compétences et, souvent, prendre du retard sur l'innovation dans leur domaine, leur rendant l'accès encore plus difficile», a-t-elle affirmé.

Le taux de chômage des jeunes âgés entre 15 et 19 ans est passé de 15,7 à 20,1 pour cent entre la première moitié de 2008 et la même période pour 2013, selon le rapport.

Pour ceux âgés entre 20 et 24 ans, ce taux est passé de 9,4 à 11,1 pour cent pour la même période.

Parmi les autres recommandations du comité, on suggère d'offrir des crédits d'impôts aux entreprises qui embauchent des Canadiens âgés entre 18 et 30 ans, et de s'inspirer de l'approche d'autres pays comme l'Allemagne, où les syndicats, les écoles et les employeurs s'associent pour mieux répondre aux besoins du marché.

Il n'était pas possible de savoir clairement ce que le gouvernement Harper fera de ces recommandations. Un porte-parole de la ministre du Travail Kellie Leitch n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.

Lundi dernier, Andrew McGrath avait affirmé que le gouvernement se penchait sur un projet de loi du NPD visant à enrayer l'exploitation des stagiaires non rémunérés au Canada, sans préciser s'il prévoyait l'appuyer ou déposer son propre projet de loi.

Récemment, les gouvernements de la Saskatchewan et de l'Ontario se sont attaqués aux stages non rémunérés, tandis que des appels en ce sens se font entendre en Alberta. En Colombie-Britannique, ils sont illégaux à moins que le stage comprenne une formation pratique qui fait partie d'un programme d'éducation ou d'une formation professionnelle spécifique.

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