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Espionnage chez Areva: le dirigeant du cabinet suisse reconnu coupable mais dispensé de peine

Espionnage chez Areva: le dirigeant du cabinet suisse reconnu coupable mais dispensé de peine

La justice française a reconnu coupable vendredi le dirigeant d'un cabinet d'investigations privées suisse d'avoir recueilli illégalement des informations sur l'époux de l'ancienne patronne du groupe nucléaire français Areva, Anne Lauvergeon, mais l'a dispensé de peine.

Le tribunal correctionnel de Paris n'a pas suivi le parquet, qui avait requis une amende, sans en préciser le montant, contre Mario Brero, le dirigeant d'Alp Services.

Ce cabinet suisse avait réalisé en 2011 une enquête sur la société minière canadienne Uramin, rachetée par Areva en 2007.

Dans le rapport issu de l'enquête, dont une copie était mystérieusement parvenue au domicile d'Anne Lauvergeon, figuraient des éléments de recherche relatifs à son époux Olivier Fric.

Ils comprenaient des informations bancaires ou sur des séjours dans des hôtels de Genève, et des éléments sur le nombre d'appels passés par le mari d'"Atomic Anne". C'est ce qui avait valu à Mario Brero de comparaître pour complicité et recel de violation du secret professionnel.

Outre les faits en eux-mêmes, le tribunal a souligné, dans sa décision consultée par l'AFP, que le casier judiciaire de M. Brero était vierge.

Après un an d'enquête, le parquet de Paris avait considéré que seul M. Brero pouvait être poursuivi.

L'avocat de M. Fric, Jean-Pierre Versini-Campinchi, avait poursuivi directement devant le tribunal Sébastien de Montessus, qui dirigeait les activités minières du groupe et avait commandé le rapport à Alp Services.

Il estimait que cette enquête s'inscrivait dans une volonté de déstabilisation de Mme Lauvergeon et de son époux.

A l'audience, le 16 mai, M. de Montessus avait assuré n'avoir à "aucun moment" demandé que les investigations portassent sur M. Fric.

Il avait assuré que le rapport visait à confirmer ou infirmer les conclusions d'un précédent rapport, confié à une autre société, qui évoquait une "escroquerie" au sujet de l'acquisition d'Uramin, une situation potentiellement "explosive".

"En l'absence de preuve du fait que Sébastien de Montessus aurait donné des instructions précises à Mario Brero afin que soient réalisées des investigations illégales sur Olivier Fric", M. Brero assurant avoir agi de sa seule initiative, le tribunal a considéré que M. de Montessus devait être relaxé.

Anne Lauvergeon a quitté ses fonctions à la tête d'Areva en juin 2011. Son renouvellement s'était heurté à ses mauvaises relations notoires avec le président français Nicolas Sarkozy et avec le patron d'EDF, Henri Proglio.

L'acquisition d'Uramin a tourné au désastre financier pour le groupe nucléaire. Acheté 2,5 milliards de dollars (près de 2 milliards d'euros), le valeur du groupe avait ensuite été divisée par cinq.

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