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L'Ukraine va sceller son rapprochement avec l'UE, manoeuvres militaires russes, selon l'Otan

L'Ukraine va sceller son rapprochement avec l'UE, manoeuvres militaires russes, selon l'Otan

Le président ukrainien Petro Porochenko signera le 27 juin le dernier volet d'un accord d'association historique avec l'Union européenne l'éloignant du giron russe tandis que Moscou, selon l'Otan, a renforcé sa présence militaire à la frontière.

Par ailleurs, le chef de l'Etat français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont appelé jeudi Vladimir Poutine à "reprendre les négociations" sur la fourniture de gaz russe à l'Ukraine, a annoncé la présidence française.

Au cours d'une discussion téléphonique à trois, ils ont aussi demandé à M. Poutine de "faire tous les efforts nécessaires pour convaincre les groupes armés" prorusses des régions orientales de l'Ukraine de cesser les combats afin de "parvenir le plus vite possible à un arrêt des hostilités".

Selon un communiqué du Kremlin, le président russe a, pour sa part, "exprimé sa profonde préoccupation face à la poursuite de l'opération militaire de Kiev dans le sud-est de l'Ukraine", disant espérer que "les assurances de Kiev quant à son intention de mettre fin à la violence et d'entamer un dialogue national seront immédiatement mises en oeuvre".

Investi jeudi par le parlement, le nouveau chef de la diplomatie ukrainienne, Pavlo Klimkine, doit à cet égard présenter le plan de Kiev pour mettre fin à l'insurrection séparatiste prorusse dans l'Est devant les ministres européens des Affaires étrangères réunis lundi au Luxembourg.

Le président pro-occidental Porochenko devrait inaugurer ce plan de paix en ordonnant sous peu un cessez-le-feu unilatéral, une mesure provisoire pour permettre aux rebelles de déposer les armes. Moscou l'a qualifié de "bonne proposition", mais a réclamé des négociations avec les séparatistes.

En attendant, les combats continuent dans la région industrielle russophone du Donbass et la députée ukrainienne Iryna Selkh a déclaré devant ses pairs qu'elle venait "juste" de recevoir une information selon laquelle plus de vingt soldats ukrainiens avaient été tués près de Slaviansk, un bastion des insurgés prorusses.

Et les affrontements ont endommagé les conduites d'eau, entraînant depuis deux jours un strict rationnement de la distribution d'eau aux habitants de la région.

L'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) a, quant à elle, annoncé jeudi avoir pu établir un contact avec ses observateurs portés disparus depuis la fin mai dans l'est, précisant que tous sont "sains et saufs".

Le volet économique d'un accord d'association avec l'UE sera signé le 27 juin à Bruxelles, a annoncé M. Porochenko.

L'Ukraine devait -comme la Géorgie et la Moldavie- parapher cet accord de libre-échange en novembre, mais le président ukrainien de l'époque Viktor Ianoukovitch avait fait volte-face sous la pression de Moscou, déclenchant la crise qui a conduit à sa chute en février et au rattachement en mars de la Crimée à la Russie.

Le gouvernement par intérim que préside le Premier ministre Arseni Iatseniouk avait signé le volet politique de cet accord à Bruxelles le 21 mars : il reconnaissait notamment "les aspirations du peuple ukrainien à vivre dans un pays fondé sur des valeurs, la démocratie et l'Etat de droit".

L'accord réduit à néant les espoirs de Moscou d'attirer l'Ukraine dans l'Union économique eurasiatique qu'elle a commencé à instaurer avec d'anciennes républiques soviétiques, telles que le Bélarus et le Kazakhstan.

Dans ce contexte et tandis que l'arrivée de Pavlo Klimkline a été saluée par Moscou, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a condamné jeudi un "nouveau renforcement" de la présence militaire russe à la frontière avec l'Ukraine, qu'il a qualifié de "pas en arrière regrettable".

"Je peux confirmer que nous assistons à un nouveau renforcement de la présence militaire russe. Plusieurs milliers de soldats russes sont déployés à la frontière de l'Ukraine et nous constatons des manoeuvres militaires dans le voisinage de l'Ukraine", a-t-il déclaré à Londres.

Le parlement a massivement approuvé la nomination au poste de ministre des Affaires étrangères, annoncée la veille, de Pavlo Klimkine, 46 ans. Ambassadeur en Allemagne, il représentait Kiev jusqu'à présent dans les négociations en cours avec la Russie en vue d'un apaisement de la situation, avec la médiation de l'OSCE.

Le chef adjoint de la diplomatie russe, Grigori Karassine, a souhaité "bonne chance" à M. Klimkine, soulignant que son pays étant "prêt à travailler" avec lui.

Les députés ukrainiens ont aussi donné leur feu vert à la nomination, pour la première fois, d'une femme, Valeria Gontareva, 49 ans, à la tête de la banque centrale.

En profonde récession, l'Ukraine vient d'être sauvée de la faillite par un plan d'aide massif, dont un crédit du Fonds monétaire international, et doit faire face à la coupure du gaz par la Russie depuis lundi.

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