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Les manifestations au Brésil n'ont rien à voir avec Mai 68 (Cohn-Bendit)

Les manifestations au Brésil n'ont rien à voir avec Mai 68 (Cohn-Bendit)

Les manifestations sociales qui secouent le Brésil depuis un an n'ont rien à voir avec Mai-68, affirme l'ex-eurodéputé écologiste et l'un des leaders de la révolte historique en France, Daniel Cohn-Bendit, au Brésil pour le Mondial.

Il n'y a aucun parallèle avec 1968, "Non. Mai 68 était un mouvement plein d'espoir et très positif", souligne-t-il dans une interview au quotidien O Globo publiée ce jeudi.

"Dany le Rouge" estime par ailleurs qu'il "est dangereux d'être contre tout ce qui est en rapport avec la politique, contre les médias et tout ce qui est +en haut+. Cela génère des mouvements d'extrême droite, anti-démocratiques".

Le Brésil a été secoué il y a un an, en pleine Coupe des confédérations, par une fronde sociale historique contre les dépenses publiques englouties dans l'organisation du Mondial-2014 aux dépens de l'amélioration des services publics.

Depuis, elles ont perdu en intensité mais se sont radicalisées, notamment sous l'action des anarchistes du groupe Black Bloc.

Depuis le coup d'envoi du Mondial, il y a une semaine, des manifestations ont eu lieu dans toutes les villes où se disputaient des matchs mais n'ont rassemblé que 200 personnes en moyenne dans ce pays de 200 millions d'habitants.

Quelques semaines avant le Mondial-2014 des grèves ont secoué divers secteurs comme les transports publics (bus et métro) et même la police.

"A la veille de la Coupe, des grèves ont éclaté car les travailleurs y ont vu l'occasion de corriger des injustices salariales. C'est de +bonne guerre+", a dit M. Cohn-Bendit.

Bien que toujours remontés contre leur classe politique dans son ensemble, les Brésiliens observent dans leur immense majorité une sorte de trêve du foot et préfèrent visiblement vibrer pour le foot et la Seleçao, l'un des piliers de l'identité nationale.

Cohn-Bendit pointe du doigt cette "ambivalence et ambigüité du Brésil".

"Les arguments contre le Mondial sont valables. Il y a la corruption, les prix des stades élevés et les besoins (du pays) relégués au second plan (...) Mais la passion du foot touche beaucoup la population (...) Pour les militants anti-mondial, cette adhésion au Mondial a été un désagréable contre-coup; mais c'est la passion du foot", analyse-t-il.

M. Cohn-Bendit, de nationalité allemande mais qui a passé le plus clair de sa vie en France, a été une personnalité marquante du Parlement européen pendant de nombreuses années. Il ne s'est pas représenté cette année.

Il sillonne actuellement le Brésil au volant d'un camping-car dans le cadre d'un projet de "road-movie" de 6.000 km dans son minibus pendant la compétition (12 juin-13 juillet).

cdo/ag/dhe

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