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La Chine va mettre en sécurité certains de ses employés en Irak

La Chine va mettre en sécurité certains de ses employés en Irak

La Chine a annoncé jeudi qu'elle allait évacuer vers des régions plus sûres certains salariés de ses sociétés en Irak, pays en proie aux violences, et où Pékin est le plus gros investisseur du secteur pétrolier.

"Pour les travailleurs chinois se trouvant dans les zones où la situation sécuritaire est relativement grave, nous ferons tout notre possible pour les aider à évacuer vers des endroits plus sûrs", a déclaré Mme Hua Chunying, porte-parole de la diplomatie chinoise.

Elle n'a pas précisé si elle faisait référence à des employés de l'industrie pétrolière, mais c'est vraisemblable étant donné l'importance des investissements chinois dans ce secteur en Irak.

La Chine compte plus de 10.000 employés sur divers sites industriels en Irak, selon des responsables gouvernementaux, même s'ils se trouvent surtout dans des zones chiites du sud du pays qui sont pour l'heure loin de l'offensive des jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).

Les grandes firmes pétrolières chinoises ont préparé des plans d'évacuation au cas où les violences se propageraient à l'ensemble de l'Irak, un très gros fournisseur d'hydrocarbures pour la Chine, a par ailleurs rapporté jeudi la presse à Pékin.

Première consommatrice d'énergie au niveau mondial, la Chine a récemment grandement renforcé ses relations commerciales avec l'Irak. Le groupe CNPC et son entité cotée PetroChina ont notamment investi de façon substantielle dans le secteur pétrolier, qui contribue à la vaste majorité des revenus du gouvernement irakien.

"Pour l'heure, la plupart de nos salariés chinois travaillent comme d'habitude. Mais si les insurgés commencent à attaquer Bagdad, nous nous retirerons immédiatement du pays", a déclaré au quotidien Global Times un porte-parole de la compagnie China National Offshore Oil Corporation (Cnooc).

Les jihadistes sunnites ont pris d'assaut mercredi la principale raffinerie d'Irak au 9e jour d'une offensive leur ayant permis de conquérir plusieurs régions.

Le production des quatre champs pétrolifères contrôlés par PetroChina en Irak n'a pour l'instant pas été affectée, a de son côté indiqué un représentant de la CNPC.

Ces sites sont situés dans le sud de l'Irak, mais "des ressortissants chinois dans le nord ont été évacués. Nous disposons de plans d'urgence", a-t-il indiqué au journal.

Un employé de la CNPC avait été enlevé la semaine dernière dans un champ pétrolifère dans le sud de l'Irak mais a depuis été relâché, a rapporté mercredi Hua Chunying.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a diffusé des mises en garde et des conseils aux entreprises installées en Irak.

Mme Hua a précisé que la Chine ne souhaitait pas voir se reproduire la situation qu'elle avait connue en Libye où elle avait été forcée d'évacuer d'urgence, en février et mars 2011, quelque 36.000 de ses ressortissants employés dans les hydrocarbures, la construction, les chemins de fer ou les télécommunications.

En février dernier, le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, avait salué la Chine comme "le plus important partenaire commercial pour l'Irak, et le plus important investisseur dans les secteurs du pétrole et de l'électricité".

Le danger de chaos en Irak devrait pousser Pékin à diversifier ses approvisionnements en hydrocarbures, en privilégiant davantage la sécurité, estime Luke Patey, un expert de l'expansion à l'étranger des firmes énergétiques chinoises.

"Les compagnies nationales pétrolières chinoises ont investi de façon dangereuse durant plus d'une décennie, et elles doivent désormais diversifier leurs investissements à l'étranger vers des pays plus stables", a-t-il expliqué à l'AFP, en citant notamment les investissements risqués de la Chine au Soudan.

fms-seb/jug/pt

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