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Ebola, portrait d'un virus tueur

Ebola, portrait d'un virus tueur

Le virus Ebola, en grande partie responsable de l'épidémie de fièvre hémorragique qui sévit depuis janvier avec près de 1.000 morts en Afrique de l'Ouest, figure parmi les plus contagieux et mortels chez l'homme, qu'il peut tuer en quelques jours.

Selon l'OMS, qui a décrété vendredi la mobilisation mondiale en instituant "une urgence de santé publique de portée mondiale", il s'agit de l'épidémie "la plus importante et la plus sévère" depuis la découverte de ce virus en 1976.

L'épidémie frappe plusieurs pays d'Afrique de l'ouest: selon le dernier bilan de l'OMS, établi au 4 août, le virus a causé la mort de 363 personnes en Guinée, 286 en Sierra Leone et 282 au Libéria. Jeudi, le Nigéria faisait état d'un deuxième décès.

Le taux de mortalité se situerait entre 55 et 60%.

Le virus Ebola, qui provoque des "fièvres hémorragiques", tient son nom d'une rivière du nord de la République démocratique du Congo (ex-Zaïre), où il a été repéré en 1976.

Cinq souches différentes ont été identifiées (Zaïre, Soudan, Bundibugyo, Reston, Forêt de Taï). Les trois premières sont particulièrement redoutables avec des taux de mortalité pouvant atteindre 90% chez l'homme, selon l'OMS.

Ce virus de la famille des filoviridae (filovirus) se transmet par contact direct avec le sang, le sperme, la salive, la sueur, les vomissures et les matières fécales ou les tissus de personnes ou d'animaux infectés, vivants ou morts.

Les rituels funéraires, au cours desquels parents et amis sont en contact direct avec le corps du défunt, jouent un rôle important dans la transmission.

La chasse et la consommation d'animaux de brousse peuvent également entraîner la contamination.

Néanmoins, la cause première des poussées épidémiques reste mystérieuse et le réservoir naturel du virus demeure inconnu même si on estime qu'il se situe dans les forêts tropicales d'Afrique et du Pacifique occidental. Certaines études montrent que la chauve-souris participerait au cycle de transmission du virus et serait même son "hôte naturel" selon l'OMS, alors que les primates, comme les humains, en seraient les hôtes accidentels.

Après une période d'incubation de deux à 21 jours, la "fièvre hémorragique à virus Ebola" se caractérise souvent par une brusque montée de température, avec une faiblesse intense, des douleurs musculaires, céphalées et maux de gorge.

Elle est souvent suivie de vomissements, diarrhées, éruptions cutanées, insuffisance rénale et hépatique et hémorragies internes et externes. Les cas graves sont placés en unité de soins intensifs et les malades, déshydratés, doivent être mis sous perfusion.

Il n'existe aucun vaccin spécifique homologué pour la fièvre hémorragique à virus Ebola. Plusieurs sont en cours d'essai et l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) a évoqué la possibilité d'un vaccin à la mi-2015.

Concernant le traitement de la maladie, des chercheurs américains font état depuis le début de l'année d'un sérum appelé "Zmapp", qui s'est révélé très efficace sur les singes. Zmapp, administré fin juillet pour la première fois à des humains, deux Américains, semble avoir atténué rapidement leurs symptômes. Il s'agit d'un cocktail de trois anticorps dits "monoclonaux", c'est à dire capables de reconnaître les cellules infectées par le virus et de déclencher une réaction immunitaire.

Pour éviter la transmission du virus, l'OMS préconise nombre de mesures de précaution. La mise en quarantaine des locaux infectés, le cantonnement des animaux, la désinfection systématiques des élevages de porcs ou de singes ou l'abattage des animaux infectés. Pour les humains, l'OMS recommande de ne pas s'approcher des malades et de cuire soigneusement la viande. Elle recommande au personnel soignant de porter des protections individuelles, notamment des gants et des masques et de se laver régulièrement les mains.

kd-or/bc/ros

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