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Chine: un courtier en métaux soupçonné d'avoir frauduleusement emprunté 1,9 milliard d'euros

Chine: un courtier en métaux soupçonné d'avoir frauduleusement emprunté 1,9 milliard d'euros

Un groupe de courtage chinois est soupçonné d'avoir frauduleusement emprunté l'équivalent de plus de 1,9 milliard d'euros auprès de multiples banques en prenant pour garantie un même et unique stock de cuivre et d'aluminium, ont rapporté des médias chinois.

Dezheng Resources et ses filiales ont obtenu des prêts pour un total d'au moins 16 milliards de yuans auprès de 18 banques chinoises, a rapporté mercredi le journal 21st Century Business Herald, quotidien réputé pour sa couverture financière, citant des sources proches.

Or, la police a ouvert une enquête pour déterminer si Dezheng n'aurait pas obtenu ces sommes considérables de façon illégale, en utilisant pour garantie un même stock de métal entreposé à Qingdao, ville portuaire du nord-est de la Chine où est basé le groupe.

Son patron Chen Jihong --placé en détention depuis fin avril-- est soupçonné d'avoir dupliqué des certificats de stocks, a expliqué de son côté le quotidien Caixin, rappelant que des volumes de métaux avaient été bloqués par les enquêteurs.

Les plus grands établissements financiers du pays avaient ouvert largement leur crédit au groupe de négoce, de ICBC à Construction Bank of China, en passant par Bank of China ou encore China Minsheng -- aux côtés de banques provinciales du Shandong, ont précisé les deux médias chinois.

Par ailleurs, au cours de la dernière décennie, une société affiliée à Dezheng a souscrit 17 différents prêts auprès de six banques étrangères --les britanniques HSBC et Standard Chartered, le français BNP Paribas, le belge KBC, le néerlandais Fortis et le singapourien DBS--, a assuré le 21st Century Business Herald, mais sans mentionner de montant.

Contactées par l'AFP, les différentes autorités de Qingdao n'ont pas souhaité faire de commentaire. Le port de la ville a assuré dans un communiqué qu'il collaborait avec l'enquête, mais qu'il continuait à assurer "normalement" ses activités.

L'ouverture de l'enquête contre Dezheng provoquait néanmoins de vives inquiétudes sur la possibilité de fraudes plus étendues.

En quête de liquidités après le durcissement du crédit opéré en 2013 par Pékin, de nombreuses entreprises chinoises ont obtenu des prêts en bloquant en guise de garantie des stocks de matières premières --métaux et minerai de fer, mais aussi soja ou huile de palme.

D'après le Wall Street Journal, qui citent des sources du secteur, une poignée de banques étrangères --dont l'américain Citigroup et le britannique Standard Chartered-- ont accordé "des centaines de millions de dollars" de prêts en acceptant comme garantie des stocks de métaux à Qingdao.

"Une partie" de ces prêts étaient destinés à "des entités liées à Decheng Mining", filiale de Dezheng, a-t-il précisé.

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