Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Libération de Bergdahl: il aurait été "incompréhensible" de ne pas agir (Kerry)

Libération de Bergdahl: il aurait été "incompréhensible" de ne pas agir (Kerry)

John Kerry a justifié dimanche la libération du soldat américain Bergdahl qu'il aurait été "insultant et incompréhensible" d'abandonner aux mains des talibans, le laissant ainsi risquer la torture.

Les Etats-Unis ne pouvaient laisser "consciemment un Américain aux mains de gens qui pouvaient le torturer et lui couper la tête", a affirmé sur CNN le secrétaire d'Etat, qui s'exprimait pour la première fois sur cet échange.

Le soldat Bowe Bergdahl a été retenu pendant cinq ans en Afghanistan et échangé samedi dernier contre cinq cadres talibans emprisonnés dans le camp de Guantanamo.

La polémique enfle depuis aux Etats-Unis où l'on craint que ces talibans ne reprennent du service, des élus accusant également le soldat d'être un déserteur.

Interrogé sur ces craintes, M. Kerry a affirmé qu'il avait "confiance" dans le fait que les personnes relâchées, qui ont signé un accord aux termes inconnus avec le Qatar, se conforment à leurs engagements.

"Si ceux-ci étaient violés, nous avons les moyens de réagir", a ajouté M. Kerry.

Les cinq talibans libérés se sont engagés vendredi à respecter l'accord entre leur mouvement et le Qatar, où ils doivent rester un an.

Le secrétaire d'Etat a aussi rappelé que le "rôle combattant des Etats-Unis était terminé", rendant ainsi moins probables des captures de soldats américains.

Hillary Clinton, qui a précédé John Kerry à la tête de la diplomatie américaine, a soutenu également sur ABC News dimanche qu'une "de nos valeurs est de ramener, de la meilleure manière possible, tout le monde du champ de bataille".

Et ceci "quelles que soient les circonstances qui ont abouti à ce qu'ils (les soldats) se retrouvent prisonniers de guerre", a ajouté celle qui pourrait être candidate à l'élection présidentielle de 2016.

Selon le New York Times dimanche, qui cite un responsable américain, le soldat a été emprisonné "pendant des semaines, peut-être des mois", dans le noir et dans une cage de fer.

Il aurait peut-être été ainsi puni d'avoir tenté de s'échapper, ajoute le journal indiquant que peu de détails ont été jusqu'à présent donnés sur les conditions de détention du soldat.

Le sergent est encore trop fragile pour pouvoir revoir sa famille, ajoute le New York Times.

Il aurait d'ailleurs refusé jusqu'à présent de lui parler au téléphone, indique de son côté le Wall Street Journal, citant des responsables américains.

Dans un communiqué, le Pentagone a précisé qu'il ne "commenterait pas les discussions entre le sergent Bergdahl" et ses médecins.

Le FBI a confirmé par ailleurs à l'AFP des informations de presse selon lesquelles la famille du sergent dans l'Idaho (nord-ouest) aurait reçu des menaces, sans en préciser la teneur.

Le sénateur républicain et ancien prisonnier de guerre John McCain, très critique sur cet échange de prisonniers, a affirmé de son côté que "nous savons que 30% des prisonniers relâchés de Guantanamo ont repris le combat".

"Ce que nous faisons là, c'est reconstituer le gouvernement taliban", a affirmé également sur CNN l'ancien candidat à la présidentielle, sans contester le bien-fondé, dit-il, d'oeuvrer pour libérer des soldats américains.

La présidente démocrate de la commission du Renseignement au Sénat, Dianne Feinstein, a affirmé de son côté sur CBS n'avoir "aucune information sur la manière dont les Etats-Unis vont vérifier que (les talibans libérés) restent à Doha, qu'ils ne vont pas s'exprimer publiquement ou provoquer des troubles".

Elle ne voit "aucun signe d'un radoucissement des talibans" et affirme que la tentative d'assassinat survenue vendredi à Kaboul contre le favori de l'élection présidentielle Abdullah Abdullah, qui a fait au moins 12 morts, "l'inquiète beaucoup".

ff/are

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.