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Grève du platine en Afrique du Sud: l'ANC soupçonne des "motivations politiques"

Grève du platine en Afrique du Sud: l'ANC soupçonne des "motivations politiques"

Le parti au pouvoir en Afrique du Sud, l'ANC, a estimé samedi que des "motivations politiques" pouvaient se profiler derrière la grève du platine qui perturbe depuis le 23 janvier l'économie sud-africaine, la plus développée d'Afrique.

"Notre préoccupation est de savoir si c'est un mouvement de grève collective pour des négociations (salariales) ou une grève à motif politique", a déclaré le secrétaire général de l'ANC, Gwede Mantashe, lors d'une réunion de la plus haute instance de son parti.

La question se pose en raison de "développements dérangeants" pendant l'une des plus longues grèves de l'histoire de l'Afrique du Sud.

Mantashe a affirmé que des étrangers étaient en pointe dans la campagne menée par le principal syndicat, Amcu, qui conduit une grève chez les trois plus gros producteurs mondiaux de platine, Anglo American Platinum, Impala Platinum et Lonmin.

"C'est un signal, petit mais qui peut résonner, des forces étrangères s'intéressent activement à déstabiliser l'Afrique du Sud et son économie", a-t-il ajouté.

Il a dit aussi qu'un haut responsable de l'opposition de gauche, Julius Malema, responsable des Combattants pour la liberté économique (EFF) et renvoyé de l'ANC, avait été directement impliqué dans les négociations salariales entre les propriétaires des mines et le syndicat.

"Il est devenu clair à nos yeux que cela changeait la configuration de la grève elle-même et que cela révélait une collaboration entre des forces étrangères et intérieures" contre le pays, a poursuivi M. Mantashe.

La réunion de l'ANC a appelé à la prudence le nouveau ministre des Mines, Ngoako Ramatlhodi, qui s'est ces derniers jours fortement impliqué dans les négociations.

M. Ramatlhodi a annoncé samedi qu'une solution au conflit pourrait être trouvée dès le début de la semaine prochaine.

Il a précisé que les médiateurs gouvernementaux tiendraient leur dernière réunion avec les syndicats et les patrons des mines de platine lundi.

"Je me retirerai (des négociations) lundi s'ils ne trouvent pas" d'accord, a-t-il dit.

Depuis le début du mouvement, Amcu campe sur ses revendications, dénonçant les rémunérations mirobolantes des dirigeants des mines et exigeant un salaire décent pour les mineurs de base, porté à 12.500 rands (880 euros environ) contre environ 5.000 rands actuellement.

De multiples tentatives pour mettre fin rapidement au conflit, comme l'espérait le gouvernement, ont échoué, mettant toute la région minière concernée au bord de la crise humanitaire et faisant chuter l'activité économique nationale au premier trimestre.

Depuis la semaine dernière, après de multiples allers-retours entre syndicats, direction, médiateur et juge du travail, le dossier est revenu sur le bureau de M. Ramatlhodi, qui a lancé un nouveau cycle de consultations et de discussions.

Après avoir passé en revue les comptes sur quatorze ans d'Anglo American Platinum, Impala Platinum et Lonmin, respectivement numéro un, deux et trois mondiaux, des économistes sud-africains et britanniques réunis à Johannesburg, ont conclu que "si les actionnaires se servaient moins, les salaires pourraient aisément être augmentés".

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