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Le public, toutes générations confondues, au rendez-vous du D-Day

Le public, toutes générations confondues, au rendez-vous du D-Day

La commémoration du Débarquement de 1944 a suscité en Normandie le fort engouement d'un public de tout âge, reconnaissant et prêt à prendre le relai pour transmettre la mémoire de l'événement avant que ne disparaissent les derniers témoins de la Seconde Guerre mondiale.

Venus souvent pour plusieurs jours assister aux cérémonies entamées dès mercredi et qui doivent se poursuivre jusqu'à dimanche, plus d'un million de visiteurs ont débarqué en Normandie.

Ils logent à l'hôtel, chez l'habitant ou font du camping. L'engouement pour l'événement a poussé certains passionnés à venir costumés, voire en véhicules d'époque. Sur les petites routes très encombrées, des emblématiques Jeep Willys portent leurs 70 ans, en panne, sur le bas côté.

Mais au-delà du folklore, l'émotion suscitée par les témoignages omniprésents des nombreux vétérans de toutes nationalités invités pour cet anniversaire prime dans la foule, où beaucoup affirment vouloir prendre le relai du devoir de mémoire après leur mort.

Au cimetière américain de Colleville-sur-Mer, où le président Barack Obama a accueilli vendredi son homologue français François Hollande pour une cérémonie, de nombreux collégiens ou lycéens sont venus avec leurs professeurs.

"Ce sont des gens qui ne nous connaissaient pas et qui sont quand même venus nous libérer, ils auraient pu rester chez eux", pointe Bastien, 14 ans, collégien à Saint-Lo. "Ce sont des gens qui ont sauvé notre pays", renchérit Anaïs, 17 ans.

La foule des visiteurs vient d'un grand nombre de pays, de la Scandinavie aux États-Unis, de la France à l'Australie ou à l'Afrique du Sud.

"Ce n'est pas seulement la France qui a été libérée. Nous aussi", explique Ralf Becker, un Allemand de 50 ans, attendant avec une cinquantaine d'autres membres du comité de jumelage entre Ranville et Motten, en Bavière, la visite d'Angela Merkel au cimetière allemand de la localité normande.

"Nous nous devons d'être là (en tant qu'Allemands, ndlr) pour la mémoire. Pour montrer à l'Europe que nous prenons part à ces commémorations. Et ça nous fait plaisir aussi", ajoute-t-il.

Parmi les invités à Colleville-sur-Mer, Wayne Porter, ancien capitaine de l'armée de l'air américaine, est venu avec une cinquantaine d'anciens de son université présidée à l'époque de ses études par le général Earl Rudder, qui participa au Débarquement.

"Nous sommes venus ici pour rendre hommage à ceux qui sont morts, et à lui, aussi. Aujourd'hui nous réalisons à quel point le peuple Français a aidé nos troupes et a souffert. Nous devons aussi leur rendre hommage".

Les générations sont mélangées, à l'image de Roseline et Jean-Claude, de Ouistreham, venus à Pegasus Bridge avec leurs trois petits-enfants qui ont manqué l'école pour l'occasion. "Pour la bonne cause, pour le devoir de mémoire", souligne Roseline en précisant que les parents ont fait des mots d'excuses pour l'école. "Ce sera sans doute la dernière fois que des vétérans seront présents", souligne-t-elle.

"Nos grands-parents nous ont gardé des documents" sur la Seconde guerre mondiale, explique Valentin, 12 ans. Pour le prouver, le grand-père, Jean-Claude, montre une carte dédicacée par le commandant Howard, celui-là même qui commanda l'opération destinée à assurer la prise du pont.

Thomas, 31 ans, est venu à Caen avec son fils d'un an, sa mère et son frère pour l'hommage rendu aux victimes civiles jeudi, mais pas seulement. "C'est important de rendre hommage aux vétérans tant qu'il y en a, de se souvenir, à un moment où ni la France, ni l'Europe ne savent où elles vont".

Après le point culminant des commémorations vendredi, les visiteurs pourront encore notamment assister samedi à un show aérien de la Patrouille de France à Arromanches, à un pique-nique géant à Omaha Beach ou encore, dimanche matin, un parachutage international géant de quelques 1.000 hommes à Saint-Mère-Eglise.

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