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Canada: 2e nuit de traque à Mancton, ville fantôme

Canada: 2e nuit de traque à Mancton, ville fantôme

La vaste chasse à l'homme se poursuivait dans la nuit de jeudi à vendredi dans la ville canadienne de Moncton où la population se terre depuis plus de 24 heures et l'assassinat en pleine rue de trois policiers.

Les habitants du quartier cerné depuis mercredi soir ont reçu l'ordre de laisser allumés leurs éclairages extérieurs pour cette deuxième nuit de traque, les autorités espérant que cela tienne loin des maisons le jeune suspect de 24 ans surarmé.

En début de journée jeudi, les gendarmes avaient dit l'avoir aperçu en bordure du périmètre de 10 km2 érigé au nord-ouest de cette grande ville acadienne. Mais depuis, plus de signalement, l'assassin présumé Justin Bourque semble introuvable dans cette zone résidentielle particulièrement boisée.

Enfant du pays, il vivait dans un parc de mobile-homes de Moncton, entretenait un goût prononcé pour les milices et les armes, et son "mauvais caractère" était notoire, ont raconté des voisins et proches aux médias canadiens.

La Gendarmerie royale (GRC) vit sa deuxième pire tragédie en près de 140 ans d'histoire. Le choc et l'incompréhension sont d'autant plus grands que, à la différence des États-Unis voisins, le Canada est généralement épargné par les fusillades.

De l'océan Pacifique à l'Atlantique, en passant par le Parlement d'Ottawa, les drapeaux canadiens des bâtiments officiels ont été mis en berne jeudi.

Après des premières heures de traque qui ont vu les autorités improviser avec les moyens du bord -allant jusqu'à réquisitionner des fourgons de transport de fonds-, des centaines d'agents de la GRC se sont positionnés dans les rues de Moncton, appuyés par des blindés légers et des hélicoptères.

Au-delà de la zone cernée, c'est toute cette localité de 70.000 habitants qui avait des allures de ville fantôme jeudi soir, selon les récits de la presse locale. Tous les commerces ont tiré leurs rideaux, les écoles et les administrations sont fermées jusqu'à nouvel ordre et certains habitants ont même décidé de quitter la ville le temps que la crise s'achève.

Il était 19h30 heure locale mercredi soir lorsque Justin Bourque, vêtu d'un treillis militaire et armé de deux fusils (un de chasse, un semi-automatique), a ouvert le feu en pleine rue, ciblant uniquement la police.

Trois agents décèdent sur le coup, deux autres sont blessés - dont un a quitté l'hôpital jeudi. "La priorité est de localiser et d'arrêter le suspect", a résumé jeudi Chantal Farrah, porte-parole de la Gendarmerie royale du Canada.

Les policiers ont bien cru tenir le fugitif jeudi à la mi-journée quand, suite à un de ces renseignements anonymes, un véhicule blindé couvrant une dizaine d'hommes casqués et vêtus de gilets pare-balles s'est avancé vers une maison en bordure du périmètre sécurisé.

Un petit véhicule robotisé équipé de caméras et de capteurs avait été dirigé vers la maison préalablement au déploiement policier. Peine perdue, moins d'une heure après ce déploiement de force autour de la petite maison grise, le dispositif était levé.

Depuis, la police a exhorté les riverains et les habitants de la zone interdite d'éviter de divulguer des détails sur le déploiement en cours sur les réseaux sociaux, craignant que cela n'aide le suspect à se terrer.

Sur ce qui pourrait être sa page Facebook, Justin Bourque aurait posté juste avant l'heure de la tuerie les extraits du titre de la chanson "Hook in mouse" du groupe de rock metal américain Megadeth.

Le refrain décline chaque lettre du mot "Liberté" sur des phrases de haine et de rejet pour terminer sur : "cela s'épelle liberté, cela ne signifie rien pour moi". Sur la même page, plusieurs messages de haine de la police ou des institutions sont également visibles.

sab/jr

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