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Afrique du Sud: les revendications des mineurs de platine ne sont pas irréalistes (experts)

Afrique du Sud: les revendications des mineurs de platine ne sont pas irréalistes (experts)

Les mineurs de platine en Afrique du Sud demandent-ils l'impossible en exigeant de fortes hausses de salaires par une grève, devenue la plus longue de l'histoire minière nationale? Pas sûr, ont estimé vendredi des économistes sud-africains et britanniques à Johannesburg.

Après avoir passé en revue les comptes sur quatorze ans d'Anglo American Platinum (Amplats), Impala Platinum (Implats) et Lonmin, respectivement numéro un, deux et trois mondial, ils concluent que "si les actionnaires se servaient moins, les salaires pourraient aisément être augmentés".

Cela vaut surtout selon eux pour Amplats et Implats.

Pour que les mineurs parviennent aux 12.500 rands de salaire mensuel de base (880 euros environ) exigés d'ici à quatre ans, il faudrait en effet les augmenter de 1.800 rands mensuels chaque année, ont calculé les auteurs, Andrew Bowman de l'université de Manchester et Gilad Isaacs, son collègue de Witwtersrand à Johannesburg.

"Ce serait faisable selon notre contre-expertise si les actionnaires renonçaient à un cinquième de leurs gains", a expliqué à la presse M. Isaacs: -20% chez Amplats et -22% chez Implats.

C'est un peu moins vrai pour Lonmin dont les actionnaires devraient renoncer à 55% de leurs dividendes.

Ces auteurs soulignent aussi qu'un tel changement n'est pas de nature seulement comptable mais politique, et doit être mené en évitant de faire fuir les investissements, comme ce fut le cas dans les mines d'or dans les années 1990.

"Les compagnies minières affirment être à court d'argent, en difficultés (...) Ce n'est pas faux, mais c'est une présentation sélective qui ne vaut que pour la période de ces quelques dernières années (...)", insistent-ils. "Sur le plus long terme, c'est plus compliqué car les compagnies minières ont été hautement profitables durant le boom mondial des matières premières de 2000 à 2008".

Leur marge bénéficiaire oscillait entre 37 et 44%, plus du double de la marge moyenne dégagée par les 40 entreprises de l'indice vedette de la Bourse de Johannesburg à l'époque.

La grève des mineurs de platine s'éternise depuis le 23 janvier, plombant toute l'activité nationale et menaçant de faire la jonction avec les inévitables mouvements de grève annuels de juillet-août-septembre, quand chaque industrie renégocie ses salaires.

Un nouveau round de négociations, piloté par le nouveau ministre des Mines Ngoako Ramathlodi, a débuté il y a huit jours, sans débloquer la situation.

"Les pourparlers sont à un stade sensible et nous restons tous engagés dans le processus", a-t-il indiqué dans un communiqué vendredi soir après une nouvelle journée de discussions à Pretoria.

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