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Irak: l'armée reprend la ville de Samarra après un assaut rebelle

Irak: l'armée reprend la ville de Samarra après un assaut rebelle

Des insurgés ont lancé jeudi un assaut sur la ville irakienne de Samarra et pris le contrôle de plusieurs quartiers avant d'en être chassés par l'armée au prix de violents combats ayant fait des dizaines de morts, selon des responsables.

Même si l'armée a finalement réussi à reprendre le contrôle de la cité, cette attaque est un nouvel exemple de la capacité des rebelles de frapper fort dans ce pays meurtri par des violences sanglantes quotidiennes que les autorités ne parviennent pas à contenir.

A bord de dizaines de véhicules, dont certains équipés de canons anti-aériens, les insurgés ont attaqué le matin un important barrage routier à l'entrée sud-est de Samarra, à 110 km au nord de Bagdad, tuant les membres des forces de sécurité postés là puis brûlant leurs véhicules, selon des témoins.

Ils sont ensuite entrés dans la ville et ont pris le contrôle de plusieurs secteurs, ont ajouté les témoins en affirmant avoir vu dans les rues des corps de membres des forces de sécurité et ceux d'insurgés.

Des renforts de l'armée et de l'unité anti-terroriste ont été envoyés à Samarra pour faire face aux insurgés. Les forces de sécurité les ont pourchassés dans les maisons et dans les rues tuant 80 d'entre eux, a indiqué le général Sabah al-Fatlawi, commandant des opérations à Samarra.

L'armée a également eu recours aux hélicoptères pour repousser l'assaut. Les insurgés ont notamment attaqué le domicile du ministre des Sciences et des Technologies à Samarra, tuant trois de ses gardes, selon un policier.

Après plusieurs heures de combats acharnés, les forces de sécurité appuyés par des membres de tribus sont parvenus à reprendre "la totalité de la ville" et continuent de pourchasser les insurgés dans ses alentours, a indiqué à l'AFP le général Fatlawi.

Selon un commandant de la police et un médecin, 12 membres des forces de sécurité ont été tués.

Les forces de sécurité ont surtout été déployées pour défendre un mausolée chiite dans le centre ville, selon ce commandant.

Une attaque en février 2006 contre ce mausolée avait déclenché un conflit entre sunnites et chiites qui a fait des dizaines de milliers de morts jusqu'en 2008, en pleine présence des troupes américaines qui avaient envahi le pays en 2003 plus tôt et renversé le président Saddam Hussein.

Cet assaut d'envergure intervient alors que la ville de Fallouja, à 60 km à l'ouest de Bagdad, et plusieurs quartiers de la ville voisine de Ramadi, sont depuis janvier aux mains des jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et des combattants de tribus anti-gouvernementales.

La Croix rouge internationale a affirmé jeudi que l'une de ses équipes était parvenue pour la première fois depuis janvier à entrer dans Fallouja pour livrer de l'aide au principal hôpital de la ville.

"La situation est très inquiétante", a indiqué Patricia Guiote, chef de la délégation du CICR à Bagdad, qui a dirigé l'équipe de cinq personnes à Fallouja.

"Les gens souffrent d'un manque important de nourriture, d'eau et de soins. Les services hospitaliers ont été sérieusement affectés par les combats", selon elle. L'équipe a découvert "une situation absolument désastreuse".

Quelque 350 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées depuis la prise de Fallouja, selon le Dr Ahmed Shami à l'hôpital de la ville que l'armée ne parvient pas à prendre malgré plusieurs tentatives.

Ailleurs en Irak, sept personnes ont péri dans des attaques dans la région de Bagdad et à Mossoul (nord), selon des sources médicales et de sécurité. En outre, au sud de Mossoul, les forces de sécurité ont tué 41 insurgés, ont indiqué des responsables sans autre précision.

Les violences ont fait plus de 4.000 morts dans le pays depuis le début de l'année, dont 900 pour le seul mois de mai.

Les autorités imputent cette escalade à des facteurs extérieurs, au premier rang desquels la guerre en Syrie voisine. Mais diplomates et experts affirment que les violences sont surtout alimentées par la colère de la minorité sunnite, qui s'estime marginalisée et maltraitée par les autorités dominées par les chiites.

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