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Génocide: un Rwandais fait appel de son renvoi devant une cour française

Génocide: un Rwandais fait appel de son renvoi devant une cour française

Un ancien bourgmestre rwandais, Octavien Ngenzi, a fait appel de son renvoi aux assises à Paris, ordonné la semaine dernière par des juges d'instruction, pour son implication présumée dans le génocide de 1994 au Rwanda, a annoncé vendredi à l'AFP son avocate.

Octavien Ngenzi et Tito Barahira doivent être jugés pour génocide et crimes contre l'humanité, dans ce qui doit être le deuxième procès en France pour le génocide de 1994 contre les Tutsi au Rwanda.

Mis en cause par de nombreux témoins, les deux hommes, qui contestent les faits, sont notamment accusés d'avoir participé au massacre de centaines de Tutsi réfugiés dans une église de la commune de Kabarondo dans l'est du Rwanda, le 13 avril 1994.

Octavien Ngenzi, 56 ans, qui avait été bourgmestre (maire) de Karabondo de 1987 à 1994, a fait appel de l'ordonnance de mise en accusation, a annoncé son avocate, Me Françoise Mathe, ce qui renvoie le dossier à la cour d'appel de Paris.

"Il y a des arguments de fond, de droit et de procédure", a expliqué l'avocate à l'AFP. Me Mathe entend contester l'accusation en mettant en cause "la cohérence de certains témoignages" et s'attaquer à "l'inégalité des armes" entre le ministère public et la défense durant l'instruction.

"Tous les transports sur les lieux ont eu lieu en présence du procureur mais jamais de la défense, qui l'a pourtant demandé", a-t-elle argué.

Contacté par l'AFP, l'avocat de Tito Barahira, Me Philippe Meilhac, n'a pas exclu de former également un recours devant la cour d'appel. Le parquet et les parties civiles ont également cette possibilité, car Octavien Ngenzi et Tito Barahira ont bénéficié d'un non-lieu partiel.

Ce renvoi aux assises est intervenu deux mois après la condamnation de Pascal Simbikangwa, ex-officier de la garde présidentielle rwandais, à 25 ans de réclusion criminelle pour génocide, au terme d'un procès historique de six semaines à Paris, vingt ans après les tueries.

Entre avril et juillet 1994, quelque 800.000 personnes avaient été tuées en 100 jours environ, essentiellement parmi la minorité tutsi. Les massacres avaient débuté juste après l'attentat du 6 avril 1994 contre le président hutu Juvénal Habyarimana.

arb/ng/at/nou/hba

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