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Canada: trois policiers abattus, la chasse à l'homme se poursuit

Canada: trois policiers abattus, la chasse à l'homme se poursuit

Les forces de l'ordre canadiennes traquaient toujours jeudi matin un jeune homme armé de deux fusils qui a abattu la veille trois policiers, et blessé deux autres, au coeur de la ville de Moncton, sur la côte atlantique.

La capitale de la province du Nouveau-Brunswick (est) est le théâtre d'une vaste chasse à l'homme depuis plus 19H30 locales mercredi (00H30 GMT jeudi) et ses 70.000 habitants ont été priés de se terrer chez eux tant que le tireur n'a pas été arrêté. Une zone de 10 km2 est complètement bouclée.

"La situation est très, très dangereuse, le suspect n'a toujours pas été appréhendé", a mis en garde jeudi matin le commandant adjoint Roger Brown de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) lors d'une conférence de presse.

Il a remercié les habitants "d'être restés chez eux, d'avoir verrouillé leurs portes et d'avoir évité le secteur" sensible, appelant à ne pas baisser la garde car "malheureusement la situation se poursuit près de 16 heures après avoir débuté".

La police fédérale vit sa pire tragédie depuis l'assassinat en mars 2005 de quatre agents de la GRC. A la différence des États-Unis voisins, le Canada est en effet relativement épargné par les fusillades, bien que ces dernières années le gouvernement conservateur ait considérablement assoupli les règles sur le port d'arme.

Les écoles et administrations de Moncton ont été fermées, la distribution du courrier est suspendue, de nombreux commerces ont tiré leur rideau et l'aéroport local accuse de nombreux retards en raison des fouilles renforcées.

Des véhicules blindés de transport de fonds ont été réquisitionnés jeudi au petit matin par la GRC afin d'acheminer les policiers dans une zone boisée du nord-est de cette ville acadienne où serait retranché le suspect depuis mercredi soir. La GRC a noté qu'il a été aperçu au moins une fois jeudi matin, mais qu'il se terre toujours.

Vêtu d'une veste et d'un pantalon treillis, un sac à dos kaki sur les épaules, le suspect est de bonne stature, les cheveux mi-longs de couleur claire retenus par un bandeau, et une barbe naissante.

La police fédérale s'appuie dans sa traque sur un cliché pris mercredi en fin de journée par le journal local le Times & Transcript: on y voit Justin Bourque, 24 ans, tel qu'il a été identifié par la GRC, tenir un fusil automatique, et en porter un autre dans le dos.

C'est avec ces armes qu'il a fait face aux forces de l'ordre en plein quartier résidentiel mercredi vers 19H30 locales, avant de faire feu et de tuer trois policiers et d'en blesser deux autres.

Le pronostic vital des deux policiers blessés n'est pas engagé. "Ils sont dans un état stable", a déclaré le Dr Dhany Charest, neurochirurgien à l'hôpital de Moncton.

Sur ce qui pourrait être sa page Facebook, Justin Bourque aurait posté juste avant l'heure de la tuerie les extraits du titre de la chanson "Hook in mouse" du groupe de rock metal américain Megadeth. Le refrain décline chaque lettre du mot "Liberté" sur des phrases de haine et de rejet pour terminer sur : "cela s'épelle liberté, cela ne signifie rien pour moi".

Depuis Bruxelles où il se trouve dans le cadre des commémorations du Débarquement allié du 6 juin 1944, le Premier ministre canadien Stephen Harper a exprimé en point de presse jeudi son "chagrin pour la mort des trois agents de la GRC".

Le ministre fédéral de la Sécurité publique Steven Blaney s'est déclaré de son côté "ébranlé par la tragédie de Moncton" tandis que le Premier ministre de la province David Alward se disait "choqué et attristé".

Le maire de Moncton, George Leblanc, a recommandé aux personnes qui n'étaient pas en mesure de rentrer chez elles d'aller chez des amis ou dans leur famille et d'y "rester jusqu'à avis contraire".

jl-mbr-sab/rap

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