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L'extrêmiste norvégien Vikernes jugé mardi en France pour des billets sur son blog

L'extrêmiste norvégien Vikernes jugé mardi en France pour des billets sur son blog

Le Norvégien d'extrême droite Kristian Vikernes, soupçonné l'été dernier de projet terroriste avant d'être laissé libre sans charges, doit comparaître mardi devant le tribunal correctionnel de Paris pour provocation à la haine et apologie de crimes de guerre pour des billets sur son blog.

Surnommé Varg (loup en norvégien), cet homme de 40 ans a été interpellé le 16 juillet dans le cadre d'une enquête du renseignement intérieur avec son épouse française à leur domicile de Salon-la-Tour, en Corrèze, sur des soupçons de visées terroristes.

Il avait finalement été libéré après 48 heures de garde à vue, qui n'ont mis en évidence ni cible ni préparation de projet terroriste identifié.

Le Norvégien faisait depuis plusieurs années l'objet d'une surveillance et la section antiterroriste du parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire à la suite de l'acquisition d'armes, légale, par sa femme.

Lors d'une perquisition, la police avait saisi cinq armes longues, dont quatre carabines 22 long rifle. En revanche, en raison de billets publiés sur son blog, il doit répondre devant le tribunal correctionnel des délits de "provocation publique à la haine raciale" et "apologie de crime de guerre".

Sont poursuivis au total dix extraits, parfois longs, d'articles publiés entre mars et juin 2013, selon une source judiciaire. Ces textes visent les juifs et les musulmans.

Il encourt une peine maximale de cinq ans de prison et 45.000 euros d'amende.

Son avocat Julien Freyssinet n'a pas souhaité s'exprimer avant l'audience.

Prévu en octobre, le procès avait été renvoyé pour permettre à l'avocat de préparer convenablement la défense et prendre connaissance des nombreuses pièces du dossier, qui ne lui avaient été transmises que tardivement.

"Toutes les procédures" intentées contre Kristian Vikernes "sont tombées", avait alors souligné l'avocat, jugeant que ce procès visait à "justifier tout ce déploiement de moyens" et à "sauver le dossier".

Outre l'absence de poursuites concernant les soupçons de projet terroriste, Me Freyssinet faisait allusion à l'avis défavorable à son expulsion du territoire français rendu en septembre.

Selon des extraits de la décision mis en ligne sur le blog de Vikernes, la commission notait qu'il n'a pas fait l'objet de condamnation pénale en France et que son mode de vie "survivaliste" (personnes croyant en la fin proche de l'Humanité) "n'est pas en soi une infraction".

La décision ajoute qu'"aucun élément du dossier ne caractérise un comportement personnel représentant une menace réelle, actuelle et suffisamment grave pour un intérêt fondamental de la société". Cet avis n'est toutefois que consultatif, la décision revenant au ministère de l'Intérieur.

Sur son blog, l'extrémiste norvégien s'était alors réjoui du "bon fonctionnement du système judiciaire" français, tout en affirmant que le ministère de l'Intérieur entend le "chasser" du pays pour cacher les "crimes" commis contre sa famille au moment de sa garde à vue. Son épouse, Marie Cachet, avait aussi été laissée libre sans charges après sa garde à vue.

L'interpellation du couple avait été justifiée, selon le ministre de l'Intérieur de l'époque Manuel Valls, par la nécessité face au terrorisme "d'agir avant, et non pas après".

Le ministère avait estimé que Vikernes, "proche de la mouvance néo-nazie", était "susceptible de préparer un acte terroriste d'envergure" et "constituait donc une menace potentielle".

Le Norvégien s'est rendu célèbre dans son pays comme musicien de black métal, pour ses opinions d'extrême droite et le meurtre sauvage d'un rival artistique pour lequel il avait été condamné à 21 ans de prison, peine maximale en Norvège. Il était sorti après 16 ans de détention avant de venir s'installer en France en 2010.

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