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Top 14 - Finale: Jonny Wilkinson, indispensable jusqu'au bout

Top 14 - Finale: Jonny Wilkinson, indispensable jusqu'au bout

Pour son dernier match samedi au Stade de France, Jonny Wilkinson a été fidèle à sa légende: auteur de 15 des 18 points de Toulon, dont un drop inévitable, il a offert à son équipe un historique doublé Coupe d'Europe-Top 14.

"Wilko" pouvait-il quitter les terrains sans un drop ? La réponse, qui a claqué à la 35e minute d'une finale tendue face aux champions de France en titre, a sonné comme une évidence.

Comme la semaine dernière en finale de la Coupe d'Europe, son coup de patte magique, devenu sa marque de fabrique depuis la finale de la Coupe du monde 2003, a mis le RCT sur orbite en lui redonnant l'avance au tableau d'affichage à la mi-temps (12-10).

Durant une première demi-heure où les Varois ont été mis sous forte pression, il avait déjà maintenu le RCT à flots à coups de pénalités et, toujours féroce défenseur, il s'était employé à encaisser tous les impacts des Castrais lancés sur lui. Dans le duel des buteurs, le Castrais Rory Kockott, héros de la finale l'an dernier, a finalement lâché prise (3 échecs).

"Tout ce que je peux faire est de remercier tout le groupe, les entraîneurs, c'est incroyable à expliquer", a réagi le buteur anglais après la finale.

Avec ce onzième titre, salué d'un "God Save the Queen" rare au Stade de France, Wilkinson, 35 ans, scelle une carrière exceptionnelle de 17 ans jalonnée d'exploits hors normes, mais aussi de déboires qui ont rendu à cet extra-terrestre du jeu un brin d'humanité.

Après un premier sommet atteint lors d'une glorieuse année 2003 couronnée d'un Grand Chelem dans le Tournoi des six nations -le dernier en date réalisé par l'Angleterre-, du titre de champion du monde -le seul remporté par une nation de l'hémisphère Nord- offert d'un drop du pied droit à la toute fin de la prolongation de la finale, et de la prestigieuse distinction individuelle de meilleur joueur du monde 2003, l'idole de tout un pays a plongé dans des abîmes de doutes.

Un incroyable enchaînement de blessures (bras, épaules, genoux, cheville, reins, appendicite...) l'a privé de 38 mois de compétition entre 2003 et 2009. Et c'est à partir de 2009 à Toulon, loin de la pression médiatique de son Royaume natal, qu'il a rebondi au-delà de toute attente.

Au sein de la +dream team+ du RCT, dont il est devenu le capitaine en 2012, il a étoffé son palmarès, non sans avoir connu des échecs (finales du Challenge européen 2012, finales du Top 14 2012 et 2013), de deux Coupes d'Europe (2012, 2013) et d'un Top 14 (2014). Tout en gardant une humilité et une discrétion rares pour une icône de son rang.

L'ange blond de Frimley laisse en héritage le plus beau palmarès de l'Hémisphère Nord, que seuls certains de ses équipiers "Galactiques" du Sud (Danie Rossouw, Bakkies Botha, Ali Williams et Bryan Habana) et Brad Thorn surpassent.

Avec ses 1246 points marqués en test-matches (en 91 sélections avec l'Angleterre et 6 avec les Lions britanniques et irlandais), il est également le deuxième meilleur marqueur de l'histoire derrière le All Black Dan Carter (1442 points).

Ce compétiteur en perpétuelle quête de perfection, dont les interminables séances de tirs au but on fait la légende, a également "changé la manière d'aborder le rugby professionnel", estime son compatriote Tom May, qui a évolué durant plus dix ans à ses côtés à Newcastle et Toulon. "Son nom est synonyme du jeu de rugby", estime-t-il.

Et le legs de "Wilko" est d'ores et déjà visible sur les terrains du monde entier où sa position caractéristique, mains jointes et jambes légèrement pliées comme assis sur une chaise imaginaire, est adoptée par de très nombreux buteurs.

Lui qui n'avait vécu que par et pour le rugby avait failli être happé par la peur du vide lors de ses longues périodes d'inactivité. Pour éviter tout coup de blues, il a décidé de rester près des terrains et d'intégrer de l'encadrement du RCT.

"Je vais continuer à suivre ce qui se passe en Top 14 parce que ça a changé ma vie", a-t-il réagi à la fin de la finale de Top 14. Wilkinson n'a peut-être pas fini de poser son empreinte sur le rugby.

sva/sk/cda

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