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Ukraine : la tension monte encore dans l'Est, impasse dans le conflit gazier avec Moscou

Ukraine : la tension monte encore dans l'Est, impasse dans le conflit gazier avec Moscou

La tension est encore montée mercredi dans l'est séparatiste prorusse de l'Ukraine, pays engagé dans d'intenses négociations en vue d'éviter une coupure du gaz russe liée à des impayés qui inquiète beaucoup les Européens.

Une attaque meurtrière des séparatistes contre une unité ukrainienne est survenue mercredi soir à Lougansk, une des deux capitales de l'Est rebelle. Dans l'autre, Donetsk, ville de près d'un million d'habitants déserte depuis les combats sanglants de lundi, des tirs ont retenti dans la matinée.

Les autorités ukrainiennes ont indiqué mercredi oeuvrer à la libération de quatre observateurs de l'OSCE retenus depuis lundi soir dans un endroit inconnu par des insurgés. Dans la soirée, l'organisation a annoncé qu'une de ses équipes d'observateurs avait été détenue pendant quelques heures mercredi après avoir été arrêtée à proximité d'un barrage routier près de Donetsk.

Engagée dans une opération de plus en plus musclée contre les rebelles armés prorusses, l'Ukraine est par ailleurs menacée d'une coupure de gaz par la Russie qui risquerait de perturber l'approvisionnement de l'Europe.

Moscou et Kiev semblaient camper sur leurs positions malgré les efforts des Européens en vue de leur proposer un compromis aux termes duquel l'Ukraine doit rembourser deux milliards de dollars sur le total de sa dette avant toute discussion sur la baisse du prix du gaz.

En visite en Allemagne, le Premier ministre ukrainien Arseni Iatsneiouk a déclaré que le règlement de la dette ne pourrait intervenir qu'après un accord sur le prix. Le ministre russe de l'Energie a répété qu'aucune discussion n'était possible sans versement préalable.

Sur le "front de l'Est", une unité de la Garde nationale ukrainienne composée de volontaires et basée à Lougansk a été attaquée mercredi. "Un combat est en cours. Il y a des pertes parmi les soldats ukrainiens et les assaillants", indique la Garde nationale sur son site internet.

Dans la matinée, de nouveaux tirs ont été entendus dans le centre de Donetsk et la zone proche de l'aéroport, inaccessible depuis les intenses combats lundi qui ont fait une quarantaine de morts, principalement des rebelles.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a appelé ses homologues américain John Kerry et allemand Frank-Walter Steinmeier pour exiger des gestes rapides de la part du gouvernement ukrainien afin d'arrêter le "bain de sang".

"Il ne peut y avoir aucune justification à la poursuite de l'opération punitive de Kiev", a-t-il lancé à M. Steinmeier.

Le milliardaire pro-occidental Petro Porochenko, élu dimanche président d'Ukraine, a promis de "réagir" pour mettre un terme à la "terreur".

"Nous sommes dans une situation de guerre dans l'est de l'Ukraine", a-t-il déclaré au quotidien Bild. "Nous n'allons pas plus longtemps laisser ces terroristes enlever des gens et les tuer (...), les laisser occuper des bâtiments et faire fi des lois", a poursuivi M. Porochenko dont l'investiture est prévue pour début juin.

Il a également dit vouloir discuter avec Vladimir Poutine pour "apaiser la situation et oeuvrer à la paix", après que le conflit dans l'Est a fait près de 200 morts depuis la mi-avril.

MM. Porochenko et Poutine auront la chance de se croiser en France où ils ont été invités par François Hollande aux cérémonies du Débarquement le 6 juin.

Sur le terrain, rien ne laisse présager une désescalade.

Dans le centre de Donetsk, plusieurs magasins étaient fermés, leurs vitrines recouvertes par des plaques de bois ou de métal de peur de pillages et des journalistes de l'AFP ont par ailleurs vu dans la matinée quelques avions de chasse survoler Donetsk.

Le Palais des sports Droujba, où le perchiste français Renaud Lavillenie a battu en février le record du monde de l'Ukrainien Sergueï Bubka, avait été incendié la veille.

Le médiateur de l'OSCE pour l'Ukraine, le diplomate allemand Wolfgang Ischinger, n'a pas exclu le retrait des observateurs de l'OSCE si la situation devenait trop dangereuse.

Les autorités ukrainiennes ont de leur côté fait état de la présence de Tchétchènes aux côtés des séparatistes prorusses dans l'Est, ce que ces derniers ont confirmé mercredi.

"Les Tchétchènes protègent le peuple russe à Donetsk et à Lougansk parce qu'ils considèrent ces terres comme leur patrie", a déclaré mercredi le "Premier ministre" séparatiste de la république unilatéralement proclamée de Donetsk Alexandre Borodaï au cours d'une conférence de presse.

L'homme fort de la Tchétchénie, une république du Caucase russe, Ramzan Kadyrov a démenti mercredi avoir envoyé en Ukraine des "colonnes militaires", tout en admettant que des Tchétchènes pourraient se retrouver dans la zone de conflit "de leur propre gré".

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