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Les Syriens à l'étranger votent, la violence dans le pays fait des dizaines de morts

Les Syriens à l'étranger votent, la violence dans le pays fait des dizaines de morts

Des milliers de Syriens à l'étranger ont voté mercredi pour la présidentielle controversée, au moment où les troupes de Bachar al-Assad, assuré d'être réélu, multipliaient les raids sur des bastions rebelles dans le pays, tuant des dizaines de civils.

Alors que l'opposition et ses alliés occidentaux assistent impuissants à ce scrutin dénoncé comme une "farce" et prévu dans le pays en guerre le 3 juin, le président américain Barack Obama a promis d'accroître son soutien à la rébellion qui a subi des revers ces derniers mois.

En voiture ou à pied, de nombreux Syriens ont afflué vers leurs ambassades au Liban et en Jordanie pour voter en avance à la présidentielle qui doit aboutir à la reconduction pour un 3e mandat de M. Assad, inébranlable après plus de trois ans d'un conflit dévastateur.

A l'est de Beyrouth, à Yarzé, toutes les rues menant à l'ambassade étaient envahies par une marée humaine, qui arborait des portraits de M. Assad et des drapeaux syriens ou du Hezbollah, le mouvement chiite libanais qui combat la rébellion aux côtés du régime syrien.

Toutes les entrées de la capitale libanaise étaient bloquées par des embouteillages monstres. L'armée a installé des barrages dans le secteur.

"La couronne de la patrie", "Le lion des Arabes", "Par notre âme et notre sang, nous nous sacrifions pour toi", pouvait-on lire sur les portraits de M. Assad.

A Amman, des centaines de Syriens faisaient également la queue devant la chancellerie, brandissant eux aussi des portraits de leur président.

Mais aux abords de la représentation, une trentaine de militants scandaient des slogans anti-gouvernementaux et brandissaient des bannières proclamant "Non à l'élection sanglante", "non à la réélection du meurtrier".

Malgré l'expulsion par la Jordanie de l'ambassadeur syrien, l'ambassade reste ouverte.

Dans d'autres pays arabes et occidentaux qui soutiennent l'opposition, les Syriens ont été interdits de voter.

"Ces élections sont une réponse à tous ceux qui ont parié sur la chute de la Syrie. Cela démontre que le peuple syrien est attaché à sa terre, à sa patrie et à sa souveraineté", a déclaré à la télévision syrienne l'ambassadeur au Liban, Ali Abdelkarim Ali.

De 1976 à 2005, la Syrie avait exercé une tutelle sur le Liban voisin où elle a garde de très nombreux alliés dont le Hezbollah.

La réélection de M. Assad, arrivé au pouvoir en 2000 à la mort de son père Hafez qui avait dirigé pendant 30 ans le pays d'une main de fer, est assurée face à deux candidats qui servent de faire-valoir.

Le 3 juin, l'élection se tiendra uniquement dans les zones tenues par le régime. Plus de 15 millions de Syriens sont appelés à voter, a affirmé le ministère de l'Intérieur.

Selon le géographe français spécialiste de la Syrie Fabrice Balanche, elle se déroulera dans 40% du territoire, où vivent 60% de la population.

Le processus politique n'a pas occasionné de pause dans les violences.

Plus de 40 personnes, dont neuf enfants, ont été tuées en 24 heures dans des raids de l'armée de l'air, menés à l'aide de barils d'explosifs, contre des quartiers rebelles dans l'est d'Alep (nord), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Le bilan pourrait s'alourdir car beaucoup (de blessés) sont dans un état grave et parce qu'il y a certainement encore des corps sous les décombres", a souligné l'OSDH.

Etalant de nouveau leurs divergences sur le dossier syrien, les Etats-Unis ont promis d'aider la rébellion qui lutte à la fois contre le régime et contre des islamistes radicaux, alors que la Russie compte accorder au régime une aide de 240 millions d'euros en 2014.

"Je vais travailler avec le Congrès pour augmenter notre soutien à ceux, dans l'opposition, qui offrent la meilleure alternative aux terroristes et à un dictateur brutal", a dit M. Obama devant l'académie militaire de West Point.

Officiellement, le soutien américain aux rebelles se cantonne à une aide non létale, même si la CIA participe dans le cadre d'un programme secret à la formation militaire d'insurgés modérés en Jordanie.

Le conflit en Syrie, déclenché en mars 2011 par une contestation populaire brutalement réprimée, a fait plus de 160.000 morts, neuf millions de réfugiés et déplacés, et dévasté le pays.

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