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"Femmes de réconfort": le Japon va examiner les circonstances de ses "excuses"

"Femmes de réconfort": le Japon va examiner les circonstances de ses "excuses"

Le gouvernement japonais a annoncé mercredi qu'une "commission secrète" allait commencer à examiner les circonstances dans lesquelles Tokyo a présenté des excuses officielles en 1993 pour les esclaves sexuelles durant la dernière guerre.

Tout en réitérant que le gouvernement du Premier ministre Shinzo Abe n'avait absolument pas l'intention de revenir sur ces excuses, le secrétaire général du gouvernement Yoshihide Suga a expliqué au parlement que cette "équipe secrète" se composait de "cinq intellectuels", trois femmes et deux hommes, et allait se pencher sur les faits historiques qui ont motivé et conduit à ces excuses pour l'enrôlement de force de dizaines de milliers de femmes asiatiques, dont beaucoup de Coréennes, dans les bordels de l'armée japonaise durant la dernière guerre.

Le nom de "femmes de réconfort" a été donné à ces femmes, des Coréennes mais aussi des Chinoises, Indonésiennes, Philippines et Taïwanaises.

La plupart des historiens évaluent leur nombre jusqu'à 200.000.

Le Japon a admis sa responsabilité en 1993 avec la "déclaration Kono", du nom du secrétaire général du gouvernement de l'époque qui avait fait part des "excuses" et des "remords" de son pays.

Mais le 27 février dernier, Yoshihide Suga avait annoncé que les autorités allaient réétudier les témoignages des Coréennes qui avaient servi de base à cette déclaration Kono, laissant penser que Tokyo envisageait éventuellement de revenir sur ces excuses. Cette perspective avait immédiatement hérissé la Chine et surtout la Corée du Sud dont la présidente Park Geun-Hye avait averti le Japon qu'il risquait d'être "isolé" s'il poursuivait dans cette voie.

"La déclaration Kono a abordé cette question (...), le gouvernement n'a pas l'intention de la revoir", avait rectifié M. Abe dès à la mi-mars.

Les relations avec la Corée du sud sont glaciales, notamment en raison de ce drame historique, précisément alimenté par certaines déclarations ambiguës côté japonais.

Fin avril, lors d'une tournée dans la région, le président américain s'en est lui-même mêlé: après une escale au Japon et à peine après avoir débarqué à Séoul, Barack Obama avait qualifié le système de prostitution forcée de femmes asiatiques au service des soldats nippons de violation "monumentale" des droits de l'Homme.

"C'était une violation terrible et monumentale des droits de l'Homme. Ces femmes voyaient leurs droits bafoués d'une façon choquante, même dans un contexte de guerre", avait ajouté le président.

kh/pb-jlh/ml

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