Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Afghanistan: les talibans dénoncent "l'occupation prolongée" proposée par Obama

Afghanistan: les talibans dénoncent "l'occupation prolongée" proposée par Obama

Les talibans ont dénoncé mercredi le maintien de milliers de soldats américains en Afghanistan jusqu'en 2016, proposé la veille par le président Barack Obama, promettant de faire payer aux Etats-Unis le prix de cette "occupation prolongée".

M. Obama a levé le voile mardi sur les intentions des États-Unis en Afghanistan en suggérant d'y maintenir 9.800 soldats après le départ de l'essentiel des 51.000 militaires de l'Otan à la fin de l'année.

Ces soldats américains encore déployés après 2014 quitteront graduellement l'Afghanistan d'ici la fin de 2016, après quoi 200 d'entre eux resteront à l'ambassade dans le cadre de la coopération militaire bilatérale traditionnelle, selon ce projet salué mercredi par le président afghan Hamid Karzaï.

"Mettre un terme à la présence militaire américaine, et donner la responsabilité de la sécurité aux forces afghanes ont toujours été des demandes prioritaires du président, du gouvernement du peuple afghan", a déclaré le chef de l'État afghan dans un communiqué.

M. Karzaï a également appelé les insurgés talibans à "se saisir de cette chance historique (...) pour que la guerre, lancée au prétexte de la présence de soldats étrangers (sur le sol afghan), puisse se terminer".

Mais les rebelles islamistes, qui mènent depuis plus d'une décennie une violente insurrection contre les forces de l'Otan et leurs alliés des forces afghanes, ont rappelé leur opposition à tout maintien, même temporaire, de troupes étrangères.

Les États-Unis "poursuivent leur occupation" de l'Afghanistan et violent "la souveraineté (du pays), la religion et les droits de l'Homme", ont dénoncé les insurgés dans un communiqué.

"Au vu de l'expérience du passé, nous disons aux Américains que s'ils veulent perdre leur temps ici, créer des problèmes dans notre pays... ils en subiront les conséquences encore plus que les autres", ont ajouté les rebelles dans une référence à la lutte contre les troupes soviétiques dans les années 80.

"Si les Américains veulent vraiment en finir de la guerre afghane, ils doivent retirer tous leurs soldats du pays... Nous poursuivrons le +jihad+ (guerre sainte) même si un seul soldat américain reste en Afghanistan", ont-ils ajouté.

L'application du plan de la Maison Blanche dépendra toutefois de la signature, par le futur président afghan, du Traité bilatéral de sécurité (BSA) encadrant les conditions d'une présence militaire américaine après 2014.

Le président Karzaï, dont le mandat prendra fin dans la foulée du second tour de la présidentielle afghane, prévu le 14 juin prochain, a jusqu'à présent refusé de parapher le BSA, au grand dam de Washington.

Mais les deux candidats en lice pour lui succéder, Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah, se sont déjà engagés à le signer en dépit de l'opposition des talibans.

"L'Afghanistan n'est pas prêt à un retrait", note toutefois l'analyste Mia Gul Wasiq, jugeant insuffisant le plan de M. Obama en raison du "terrorisme" qui gangrène toujours le pays.

"Si les Américains se retirent de manière irresponsable, l'Afghanistan deviendra comme l'Irak", en proie à une flambée des violences communautaires, pronostique-t-il.

L'Afghanistan connaît une vague de violences à l'approche du second tour de la présidentielle.

Deux Américains ont ainsi été légèrement blessés, selon l'ambassade des Etats-Unis à Kaboul, mercredi dans une attaque contre leur véhicule diplomatique à Hérat, grande ville de l'ouest de l'Afghanistan, généralement épargnée par les violences talibanes

Le véhicule, en route pour l'aéroport local, a été pris pour cible par des hommes armés non identifiés circulant à moto, ont indiqué les autorités afghanes.

L'ambassade américaine a affirmé être en "contact étroit" avec les autorités afghanes afin d'interpeller les assaillants.

Vendredi dernier, quatre insurgés avaient ouvert le feu sur le consulat indien dans cette même ville sans toutefois faire de blessés au sein du personnel de cette mission diplomatique.

emh-gl-us/eg/plh

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.