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Soudan du Sud: les combats ne cesseront pas sans déploiement d'une force régionale (armée ougandaise)

Soudan du Sud: les combats ne cesseront pas sans déploiement d'une force régionale (armée ougandaise)

Les combats ne cesseront pas au Soudan du Sud tant qu'une force régionale est-africaine n'y sera pas déployée pour contraindre les belligérants à respecter le cessez-le-feu, a affirmé mardi à Kampala le chef d'état-major de l'armée ougandaise.

Les forces ougandaises interviennent officiellement au Soudan du Sud au côté de l'armée sud-soudanaise, fidèle au président Salva Kiir, qui affronte depuis mi-décembre des troupes loyales à l'ancien vice-président Riek Machar. Deux cessez-le-feu, signés en janvier et en mai, n'ont jamais été respectés.

Pour que "le cessez-le-feu tienne, il faudrait que la force d'intervention de l'Igad soit en place" au Soudan du Sud, a déclaré à la presse le général Katumba Wamala. "Si les troupes de l'Igad ne sont pas déployées pour contraindre les belligérants à respecter le cessez-le-feu, il y a de fortes chances que les combats se poursuivent".

Les chefs d'Etat de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), organisation est-africaine qui assure la médiation dans ce conflit, ont demandé à la mi-mars le déploiement d'une "Force de protection et de dissuasion" (PDF) chargée de protéger la mission d'observation et de surveillance du cessez-le-feu.

Washington, parrain de l'indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011, a estimé mi-mai que le déploiement rapide d'une telle force était "l'une de (ses) priorités".

"Nous devons travailler avec les dirigeants de la région pour faire en sorte d'avoir des troupes de l'Igad en mesure de surveiller (la mise en oeuvre de) l'accord", a expliqué mi-mai la secrétaire d'Etat adjointe pour l'Afrique, Linda Thomas-Greenfield.

"Obtenir une résolution de l'ONU grâce à laquelle ces troupes pourraient être déployées aussi vite que possible (...) est l'une de nos plus urgentes priorités actuellement en ce qui concerne le Soudan du Sud", a-t-elle ajouté.

La rivalité à la tête du régime sud-soudanais entre MM. Kiir et Machar a divisé l'armée sur des lignes ethniques et déclenché un conflit, accompagné de massacres et exactions à caractère ethnique contre les civils, qui a déjà fait des milliers, voire des dizaines de milliers de morts, et chassé de chez eux plus de 1,3 million de Sud-Soudanais.

Le chef d'état-major de l'armée ougandaise a aussi évoqué un possible retrait de l'armée ougandaise une fois cette force régionale sur le terrain. "Si la force d'intervention de l'Igad se déploie et que cela ne créé pas de vide, nous pourrons nous retirer à notre frontière dès le déploiement effectif", a assuré le général Wamala.

Il a exclu un retrait de République centrafricaine du contingent ougandais qui, appuyée par des forces spéciales américaines, mène la traque régionale de Joseph Kony, chef de la sinistre Armée de résistance du Seigneur (LRA), recherché par la Cour pénale internationale.

Cette rébellion créée en Ouganda en 1986, redoutée pour ses campagnes brutales contre les civils et notamment ses enlèvements d'enfants, s'est depuis dispersée en petits groupes dans les forêts des confins de la Centrafrique, de la République démocratique du Congo et du Soudan du Sud, où elle poursuit ses atrocités.

"Kony et la LRA ont été considérablement affaiblis mais il est possibile qu'il (Kony) reprenne des forces si nous nous retirons de Centrafrique", a expliqué le général Wamala. "Nous aurons fait du bien à l'Ouganda, à la région et au monde quand Kony sera capturé ou tué, vu les atrocités qu'il a commises".

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