Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Guinée-Bissau: José Mario Vaz vainqueur de la présidentielle

Guinée-Bissau: José Mario Vaz vainqueur de la présidentielle

Le candidat du principal parti de Guinée-Bissau, José Mario Vaz, a remporté le second tour de la présidentielle avec 61,90% des voix, un scrutin censé permettre à ce pays abonné aux coups d'Etat de renouer avec la stabilité.

José Mario Vaz, du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), l'a emporté dimanche sur Nuno Gomes Nabiam, candidat sans étiquette mais notoirement apprécié des chefs de l'armée, qui a obtenu 38,10% des suffrages, selon les résultats provisoires publiés mardi par la Commission nationale électorale (CNE).

Les deux rivaux ont été reçus mardi après-midi par le président de transition, Manuel Serifo Nhamadjo, installé à ce poste en mai 2012 un mois après un énième coup d'Etat militaire dans cette ex-colonie portugaise d'Afrique de l'Ouest, indépendante depuis 1974.

La rencontre s'est tenue en présence du puissant chef de l'armée, le général Antonio Indjai, et visait à prévenir toute tension, indiquait-on dans les cercles du pouvoir à Bissau.

"Très content", M. Vaz s'est dit devant la presse "un peu surpris par cette ferveur manifestée à (son) égard". Ses partisans célébraient en effet sa victoire dans la capitale, où la sécurité a été renforcée.

"Les résultats proclamés par la CNE ne correspondent pas à ceux que m'a donnés ma direction de campagne", a cependant déclaré M. Nabiam. Mais il n'a pas indiqué s'il reconnaissait ou non ces chiffres officiels. Il doit s'exprimer mercredi devant les journalistes.

"Il n'y a pas de situation alarmante", a estimé pour sa part l'armée dans un communiqué. "Les forces armées resteront soumises au pouvoir politique et respecteront le verdict des urnes".

Les deux candidats ont 48 heures pour faire des réclamations à la Cour suprême, qui proclamera les résultats définitifs.

Le taux de participation à ce second tour a été de 78,21%. Au premier tour, organisé le 13 avril en même temps que des législatives, la participation a atteint le taux de 89,29%.

Près de 800.000 électeurs étaient appelés aux urnes, sur environ 1,6 million d'habitants.

Ces élections sont censées permettre de ramener la stabilité deux ans après le putsch qui, le 12 avril 2012, a renversé le régime du PAIGC entre les deux tours d'une présidentielle, interrompue du même coup.

L'instabilité politique et la pauvreté en Guinée-Bissau y ont facilité depuis des années l'implantation de trafiquants de drogue, avec la complicité présumée de hauts responsables de l'armée.

Les missions d'observation, celles de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et de l'Union africaine (UA) notamment, ont généralement jugé correct le déroulement du dernier scrutin.

Le représentant spécial de l'ONU en Guinée-Bissau, José Ramos-Horta, avait appelé lundi, devant le Conseil de sécurité, la communauté internationale à soutenir financièrement les nouvelles autorités du pays, l'un des derniers au monde selon l'indice de développement humain (IDH) du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

"La fin de la transition marque une nouvelle étape qui réclame notre engagement constant pour aider les Bissau-Guinéens à traiter les graves problèmes politiques, sociaux et économiques du pays", a-t-il estimé. En particulier, le nouveau gouvernement "aura besoin d'une aide budgétaire d'urgence pour payer les salaires en retard".

Si ce n'est pas le cas, avait averti M. Ramos-Horta, "la restauration de l'ordre constitutionnel risque de s'effondrer très rapidement", ce qui aurait des "conséquences encore plus désastreuses que celles que le pays a connues auparavant".

Ministre des Finances (2009-2012) dans le gouvernement de Carlos Gomes Junior renversé en 2012 par le dernier coup d'Etat en date, José Mario Vaz - surnommé "Jomav" - a été maire de Bissau et a dirigé l'unique chambre de commerce du pays.

Marié et père de trois enfants, il est originaire de Calequisse, une bourgade du nord du pays. Issu de la minorité manjaque, il a fait fortune dans la vente de matériel de construction.

aye-mrb/cs/tmo

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.