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Festival de Cannes : la bise de Leila Hatami à Gilles Jacob fait scandale en Iran

La bise du festival de Cannes qui fait scandale en Iran
capture CanalPlus

L'actrice iranienne Leila Hatami, membre du jury du festival de Cannes, s'est attirée dimanche les foudres des autorités iraniennes pour avoir fait la bise au président du festival, Gilles Jacob, une attitude "inappropriée" selon le vice-ministre de la Culture.

L'image, reprise par certains médias iraniens, qui ont flouté l'acte, montre Leila Hatami embrassant sur la joue Jacob mercredi 14 mai lors de la soirée d'ouverture de la 67e édition du festival (voir ci-dessous).

"Celles qui participent à des événements internationaux devraient prendre en compte la crédibilité et la chasteté des Iraniens, afin de ne pas montrer une mauvaise image des Iraniennes", a estimé le vice-ministre de la Culture, Hossein Noushabadi, cité par le site internet de la radio-télévision Irib.

"Symbole de la chasteté et de l'innocence"

"Qu'elle soit artiste ou non, la femme iranienne est le symbole de la chasteté et de l'innocence, donc une telle attitude inappropriée (ayant eu lieu) récemment au festival de Cannes n'est pas conforme à nos principes religieux", a-t-il expliqué.

Sur Twitter, le président du festival a tenu a réagir lundi 19 mai en assurant qu'il était à l'origine de cette bise et que les valeurs de Leila Hatami n'étaient pas à remettre en question:

Née à Téhéran dans une famille de cinéastes, Leila Hatami a accédé à la notoriété mondiale avec le film Une séparation d'Asghar Farhadi, récompensé par un Ours d'or au Festival de Berlin 2011 et un Oscar du meilleur film étranger l'année suivante.

Selon la loi islamique, en vigueur dans le pays depuis la révolution de 1979, une femme ne peut pas avoir de contact physique avec un homme étranger à sa famille. Selon le site du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, il est cependant permis à un musulman de serrer la main d'un non-musulman, en portant des gants et sans opérer de pression lors de la poignée de main.

Unités de "moralité" dans la rue

Les conservateurs iraniens ont également réclamé récemment la stricte application du port du voile islamique dans les lieux publics, après une campagne sur internet où plusieurs centaines d'Iraniennes sont apparues non voilées.

Des responsables religieux craignent que les Iraniens, en particulier les jeunes, ne délaissent les valeurs islamiques pour un mode de vie plus occidental.

Pour vérifier que les femmes respectent scrupuleusement les règles vestimentaires dans la rue, la police a créé il y a plus d'une dizaine d'années une unité de "moralité" qui impose des amendes ou arrête les femmes jugées mal voilées.

Mais le président Hassan Rohani, un modéré élu en juin 2013 après avoir fait campagne pour davantage de libertés culturelle et sociale, a demandé en octobre à la police de faire preuve de tolérance au sujet du voile.

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