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Turquie/mine : trois personnes inculpées d'homicide involontaire

Turquie/mine : trois personnes inculpées d'homicide involontaire

Un tribunal turc a annoncé dimanche l'inculpation pour homicide involontaire de trois des 25 personnes arrêtées à la suite de la plus grande catastrophe minière du pays à Soma qui a fait 301 morts.

"Vingt-cinq personnes sont actuellement en détention, dont trois ont été inculpées d'homicide involontaire", a indiqué à la presse le procureur de la ville de Soma (ouest de la Turquie) Bekir Sahiner.

Les opérations de secours ont été terminées samedi à Soma après la récupération des corps des deux derniers mineurs qui avaient été piégés dans l'effondrement de cette mine de charbon.

Les procureurs ont indiqué avoir exclu un défaut dans le système électrique alors que cette hypothèse avait été évoquée au début comme la cause éventuelle de l'explosition meurtrière dans la mine.

Selon un rapport préliminaire sur le drame, "il a été suggéré que l'incendie a pu se déclarer par du charbon qui a chauffé après être entré en contact avec l'air", a expliqué le procureur Bekir Sahiner à des journalistes. Cela aurait pu provoquer la production d'une importante quantité de monoxyde de carbone dans la mine.

"Vingt-cinq personnes (...) ont été arrêtées y compris le responsable de la société minière et trois d'entre elles ont été inculpées d'homocide involontaire", a indiqué M. Sahiner.

Six personnes ont depuis êté relâchées et les autres sont toujours interrogées par la justice turque.

Selon l'agence de presse Dogan les trois inculpés sont le directeur général de la mine Akin Celik ainsi que deux ingénieurs de la société exploitante de la mine Soma Kömür. Cette dernière a rejeté de manière véhémente toute accusation de négligence.

Un rapport d'expertise préliminaire sur l'accident, obtenu par le journal Milliyet, a mis en exergue plusieurs graves manquements aux mesures de sécurité, dont un manque de détecteurs de monoxyde de carbone.

La catastrophe a soulevé une vague de colère populaire en Turquie, non seulement contre l'entreprise Soma Kömür, mais également contre le régime islamo-conservateur de M. Erdogan.

Dimanche, l'accès au site de Soma était verrouillé, des barrages ayant été mis en place sur les routes principales menant à la ville où toutes les manifestations ont été interdites, selon des correspondants de l'AFP sur place.

Seuls les enquêteurs et forces de sécurité membres étaient autorisés à accéder au site après le départ des équipes de secours.

Vendredi, les forces de l'ordre ont violemment dispersé, à grand renfort de gaz lacrymogène et de canons à eau, 10.000 personnes qui s'étaient rassemblées à Soma pour exiger la démission du gouvernement de M. Erdogan.

Vingt-quatre heures après ces violents incidents, 36 personnes, dont 8 avocats, ont été brièvement détenus samedi pour avoir tenté de faire une déclaration publique, en violation d'un ordre du gouverneur interdisant tout rassemblement.

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