Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Poutine se rend en Chine en plein bras de fer avec les Occidentaux

Poutine se rend en Chine en plein bras de fer avec les Occidentaux

Le président russe Vladimir Poutine se rend mardi en Chine pour une visite destinée à renforcer les relations entre les deux pays, notamment dans le domaine énergétique, alors que le Kremlin est en pleine confrontation avec les Occidentaux au sujet de l'Ukraine.

Lors de cette visite de deux jours à Shanghaï, M. Poutine et son hôte, le président chinois Xi Jinping, chercheront à conclure un accord gazier qui doit ouvrir le vaste marché chinois à la Russie, au moment où l'Europe essaie de réduire sa dépendance à l'égard du gaz russe.

Les deux dirigeants doivent aussi participer à un forum de sécurité régionale et assister à des exercices navals conjoints dans la mer de Chine orientale.

Une manière d'afficher leur proximité au moment où Moscou s'oppose aux Occidentaux dans la pire crise depuis la Guerre froide, provoquée par le rattachement en mars de la Crimée à la Russie et l'extension des troubles à l'Est de l'Ukraine.

Accusant la Russie de fomenter ces troubles, les Etats-Unis et l'Union européenne ont infligé des sanctions à l'encontre de proches de M. Poutine et menacé de mesures plus radicales si Moscou perturbait la tenue de la présidentielle prévue le 25 mai dans cette ex-république soviétique.

Dans ce contexte, la visite du président russe en Chine, qui devait initialement être essentiellement consacrée aux relations énergétiques entre les deux pays, a pris une autre dimension, soulignent les analystes.

"Face aux sanctions, la Russie a besoin de montrer qu'elle n'est pas isolée", souligne Piotr Topytchkanov, de l'antenne moscovite du Centre Carnegie. "Ce sera le but de la visite de Poutine. Il veut montrer que la Russie a des alliés".

Le chef de l'Etat sera accompagné d'une importante délégation, composée de dizaines d'hommes d'affaires et de leaders régionaux, et il supervisera la signature d'une trentaine d'accords, a indiqué son conseiller Iouri Ouchakov.

Ces dernières années, la Russie et la Chine, tous deux des membres du Conseil de sécurité de l'ONU, ont oeuvré ensemble pour contenir Washington.

M. Xi a consacré à la Russie sa première visite à l'étranger après avoir pris ses fonctions l'an dernier, et il s'est rendu aux jeux olympiques de Sotchi en mars.

La crise en Ukraine a toutefois placé Pékin dans une situation inconfortable, entre soutien à Moscou et respect de son principe de "non-ingérence".

A l'approche de la visite, hauts responsables russes et chinois tentent de finaliser une décennie de négociations sur un accord gazier majeur, qui prévoit la livraison annuelle de près de 70 milliards de mètres cubes de gaz russe sur les trente prochaines années.

Toutefois, moins d'une semaine avant la visite, le prix du gaz russe était toujours sujet d'âpres discussions.

M. Ouchakov a reconnu que la crise russo-occidentale affectait "dans une certaine mesure" les pourparlers, alors que Pékin avait auparavant nié profiter de l'isolement croissant de Moscou pour tenter de marchander.

Autre contrat en vue, celui du géant pétrolier russe Rosneft et du chinois Sinopec. Les deux sociétés ont signé en 2013 un accord préliminaire sur la fourniture de 100 millions de tonnes de pétrole russe à la Chine sur dix ans.

Les deux pays devraient aussi se mettre d'accord pour exploiter des gisements de pétrole et de charbon, selon le Kremlin.

La Chine pourrait aussi commander 100 avions Superjet 100, le moyen-courrier de transport civil du constructeur Soukhoï qui peine à trouver des clients, a indiqué à l'AFP Sergueï Louzianine, directeur adjoint de l'Institut d'Extrême-Orient de l'Académie russe des sciences.

La Russie pourrait de son côté signer un accord préliminaire lui permettant d'utiliser le système de paiement par carte chinois UnionPay, selon l'expert.

En mars, Visa et MasterCard avaient momentanément arrêté de fournir leur service de paiement aux clients de plusieurs banques russes après l'annonce de sanctions prises par Washington. Une loi a été adoptée dans la foulée par le Parlement russe pour créer un système de paiement électronique national.

as-edy/lpt/lv

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.