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Face aux menaces d'inondations, Sremska Raca plie bagages

Face aux menaces d'inondations, Sremska Raca plie bagages

Dragana Andric et sa fille Ivana finissent de faire leurs valises et sont sur le point de quitter le village serbe de Sremska Raca sur les bords de la Sava confronté dimanche à un danger d'inondation imminent.

"Nous attendons mon fils qui travaille avec les pompiers. Il viendra nous chercher et nous emmènera avec ma fille et ma belle-mère Ozrenka vers Martinci, une localité voisine, où nous serons en sécurité", a déclaré Dragana, 42 ans, une femme aux cheveux courts poivre et sel.

"Trois autobus, avec à leur bord des femmes et des enfants sont déjà partis" vers des localités proches épargnées par les eaux, dit Zeljko Kosanovic, le maire de Sremska Raca, village de quelque 700 âmes, à une centaine de kilomètres de Belgrade.

"Nous avons dès cette nuit travaillé pour renforcer les digues sur la Sava, mais une vague arrive en provenance de la Croatie et nous ne pourrons l'arrêter", poursuit-il.

La plupart des maisons sont déjà vides, mais Zivko ne veut à aucun prix partir sans ses cochons, au nombre d'une bonne dizaine. Avec l'aide de plusieurs policiers, il s'emploie à les embarquer dans la remorque d'un tracteur.

Au plus vif de cette opération de sauvetage, accompagnée de cris assourdissant de ses animaux, leur propriétaire en sueur n'a pas le temps de discuter et refuse toute question.

Dans certains maisons abandonnées à la va-vite, du linge sèche encore dans les jardins et des fenêtres ont été oubliées ouvertes.

Une voiture de la police patrouille le village pour s'assurer que tous les habitants ont été informé de l'ordre d'évacuer.

Marija Cvorak, 77 ans, refuse obstinément d'abandonner sa maison.

"Mon fils, ne me force pas de partir je t'en supplie", dit-elle en pleurs pendant que celui-ci, Milorad, 50 ans, tente de la convaincre.

Six hommes, de bonne humeur, une cannette de bière à la main, assurent qu'ils resteront dans le village.

"Quelqu'un doit être là pour se mettre immédiatement à l'oeuvre quand la vague sera passée. On nous dit que la vague sera d'un mètre de haut, mais cela ne nous fait pas peur", déclare au nom du groupe Radenko Savic, 52 ans.

A Sremska Mitrovica, à 35 km en aval, les préparatifs pour renforcer la défense de cette ville d'environ 40.000 habitants sont en cours.

"Plus d'un million de sacs de sable ont été entassés sur les rives de la Sava depuis hier soir. Nous avons une marge d'environ un mètre et nous prions pour que notre digue tienne", déclare Veljko Jankovic, 34 ans, un des secouristes.

Des centaines de volontaires, arrivés de tout le pays, se sont joints aux habitants de Sremska Mitrovica.

"Je suis venue de Novi Sad, je ne pouvais plus rester collée à la télévision et regarder les informations. Je voulais faire quelque chose", lance Radmila Bursac, une institutrice de 26 ans.

Plus en aval encore, la centrale thermique Nikola Tesla, qui a elle seule assure la production de près de 50% de l'électricité en Serbie, est assiégée par les flots.

Le colosse est entouré d'un silence sinistre. Plusieurs dizaines de secouristes s'employaient à renforcer les digues dressées pour empêcher les inondations de provoquer des dégâts irréparables.

Le Premier ministre serbe Aleksandar Vucic a souligné qu'il s'agissait de l'"ouvrage le plus important dans le pays" et qu'il fallait le défendre à tout prix.

mat/cn/mr

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