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Hollande appelle les dirigeants ouest-africains à un plan global contre Boko Haram, "menace majeure" en Afrique

Hollande appelle les dirigeants ouest-africains à un plan global contre Boko Haram, "menace majeure" en Afrique

Le président français François Hollande a appelé samedi les dirigeants ouest-africains réunis à Paris à établir "un plan global" contre le groupe islamiste nigérian Boko Haram, qu'il a qualifié de "menace majeure" en Afrique de l'Ouest et Afrique centrale.

Cet appel intervient quelques heures après une nouvelle attaque contre un camp de travailleurs chinois dans l'extrême-nord du Cameroun (frontalier du Nigeria), attribuée au groupe islamiste, au cours de laquelle un Chinois a été tué et dix autres probablement kidnappés.

"Boko Haram est devenu une menace majeure pour l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest et maintenant pour l'Afrique centrale", a souligné François Hollande au cours d'un sommet réunissant à Paris les chefs d'Etat nigérian, tchadien, camerounais, nigérien, béninois, ainsi que des représentants des Etats-Unis, de la Grande Bretagne et de l'UE.

"Les liens (de Boko Haram) avec Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) et d'autres organisations terroristes ont été établis", a affirmé le président français, dont les propos étaient rapportés par l'Elysée, en appelant à la mise en oeuvre d'un "plan global visant à échanger les informations, coordonner les actions, contrôler les frontières et agir de façon appropriée".

Boko Haram "doit être vaincu par les pays de la région avec notre soutien", avait déclaré avant l'ouverture du sommet le chef de la diplomatie britannique William Hague.

Le sommet de Paris se tient un peu plus d'un mois après l'enlèvement de plus de 200 lycéennes à Chibok, dans le nord-est du Nigeria, par Boko Haram, une secte islamiste apparue en 2002 au Nigeria et qui s'est peu à peu transformée en groupe armé dont les attaques sanglantes ont fait des milliers de morts depuis 2009.

Le groupe menace de plus en plus les voisins du géant anglophone d'Afrique de l'Ouest.

L'enlèvement massif le 14 avril dernier des 223 lycéennes à Chibok, dans l'Etat de Borno, et les vidéos terrifiantes du chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, menaçant de marier de force les jeunes femmes ou d'en faire des esclaves, ont suscité un mouvement d'indignation mondiale et braqué les projecteurs sur une violence jusqu'alors peu médiatisée.

Violence d'un groupe islamiste armé attaquant de manière indiscriminée militaires et civils, mais aussi violence de l'armée nigériane et incurie gouvernementale, pointées du doigt par les plus proches alliés du Nigeria, Américains en tête.

Washington, qui a classé en novembre 2013 Boko Haram sur la liste des "organisations terroristes étrangères", et qui a mobilisé hommes et équipements pour aider à retrouver les lycéennes, a fustigé jeudi "la lenteur tragique et inacceptable" de la réponse du gouvernement nigérian face à la crise.

"Il est très important que le Nigeria prenne ses responsabilités plus sérieusement", a aussi insisté William Hague avant l'ouverture du sommet.

De fait, le président Goodluck Jonathan ne s'est ému du sort des jeunes filles que plus de 15 jours après leur enlèvement. Et la veille de sa venue à Paris, s'exposant à de nouvelles critiques internationales, il a annulé une visite annoncée à Chibok.

Paris de son côté n'a pas formulé publiquement de critiques à l'encontre de son nouvel allié anglophone, première puissance économique du continent.

Les diplomates soulignent l'"excellence" des relations entre Paris et Abuja depuis l'arrivée du président François Hollande, très investi sur le continent africain.

S'il n'est pas question d'une intervention militaire occidentale contre Boko Haram, répète l'Elysée, la France, qui intervient militairement au Mali et en Centrafrique, dispose de troupes au Tchad et au Niger et dont plusieurs ressortissants ont été pris en otage dans la région, se prévaut d'une réelle expertise pour impulser cette lutte.

Ce sommet est intervenu alors que Paris est en train de réorganiser son dispositif militaire en Afrique, "pour une conception régionale du contre-terrorisme", selon le ministre de la Défense Jean-Yves le Drian.

Le début d'une coopération entre le Nigeria et le Cameroun, l'un des pays les plus menacés par Boko Haram comme en témoigne l'attaque de la nuit, est à cet égard très attendu. Les deux voisins, longtemps brouillés au sujet d'un différend territorial, ont amorcé une timide normalisation de leurs relations.

alc-ha-cf/prh/de

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