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Nucléaire iranien: les négociations se poursuivent, "difficiles" et "sérieuses"

Nucléaire iranien: les négociations se poursuivent, "difficiles" et "sérieuses"

Les négociateurs des grandes puissances du "5+1" (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni) et de l'Iran reprennent vendredi à Vienne des discussions qualifiés de "sérieuses" mais qui avancent "difficilement et lentement", pour un troisième et probable dernier jour.

Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Aragchi, a estimé vendredi, cité par l'agence iranienne Isna, que les négociations avançaient dans "un climat de bonne volonté", précisant toutefois: "elles avancent très difficilement et lentement".

Même son de cloche du côté des grandes puissances, pour lesquelles la chef de la diplomatie Catherine Ashton conduit les négociations.

Mme Ashton a ainsi rencontré jeudi soir le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif pour "des discussions détaillées", a annoncé son porte-parole Michael Mann sur son compte Twitter, qualifiant par ailleurs les discussions de "sérieuses".

Les négociateurs des deux parties sont réunis à Vienne depuis mardi pour la quatrième série de négociations, abordant la phase la plus délicate du dossier et entrant dans les détails d'un éventuel accord final, qui viendrait mettre en terme à plus d'une décennie de controverses sur le dossier du nucléaire iranien.

Cet accord final, dont la rédaction doit commencer au cours de ces négociations, doit garantir le caractère pacifique du programme nucléaire iranien et permettre la levée de toutes les sanctions internationales. Il doit être trouvé d'ici au 20 juillet, même si le délai pourrait être prolongé d'un commun accord.

Le temps ne joue cependant pas en leur faveur, avec la pression mise par les partisans de la ligne dure des deux côtés, qui veulent voir des avancées concrètes.

Le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a déclaré jeudi qu'il fallait "user de tous les moyens" pour mettre fin au risque que l'Iran se dote d'armes nucléaires.

Les puissances occidentales et Israël redoutent un volet militaire dans le programme nucléaire de l'Iran, ce que Téhéran a toujours nié.

L'Iran a ainsi été frappé de six résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, dont quatre assorties de sanctions économiques.

Au cours d'une première avancée diplomatique significative en novembre, les "5+1" et l'Iran ont conclu à Genève en Suisse, un accord intérimaire de six mois.

Selon cet accord, la République islamique s'est engagée à geler une partie des activités de son programme nucléaire, en échange de la levée d'une partie des sanctions.

Téhéran a scrupuleusement respecté ses engagements, selon des rapports mensuels de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), chargée de vérifier sur le terrain la mise en application de l'accord de Genève.

Ainsi, dans son dernier rapport du 17 avril, l'Agence a affirmé que Téhéran avait réduit de 75% son stock d'uranium hautement enrichi.

La capacité d'enrichissement d'uranium que conservera l'Iran après une éventuelle entente est l'un des sujets les plus délicats encore en discussion, selon l'experte américaine Kelsey Davenport, de l'Arms Control Association, interrogée par l'AFP.

Le nombre de centrifugeuses de nouvelles générations dont pourrait disposer l'Iran sera l'un des éléments scrutés par les parties. Cet élément, plus que d'autres, permet de déterminer le temps qu'il faudrait à la République islamique pour accumuler assez de matériau nucléaire pour confectionner une bombe.

Au cours des trois premières sessions de négociations à Vienne, certains différends ont été aplanis, comme celui portant sur le réacteur à eau lourde d'Arak, situé à 240 km au sud de la capitale et qui pourrait en théorie fournir à l'Iran du plutonium susceptible de servir pour la fabrication d'une bombe atomique.

Le succès des négociations est pour autant loin d'être garanti, ont prévenu les délégations. "Ce n'est pas parce que nous allons commencer à rédiger qu'un accord est imminent ou que nous sommes certains de parvenir à une résolution de ces problèmes", a ainsi mis en garde un haut représentant américain jeudi.

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