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Libye: 13 morts dans des heurts entre un groupe paramilitaire et des islamistes

Libye: 13 morts dans des heurts entre un groupe paramilitaire et des islamistes

Au moins treize personnes ont été tuées et une centaine blessées dans des affrontements vendredi à Benghazi, dans l'Est libyen, entre des milices islamistes et un groupe paramilitaire, au cours desquels des avions et hélicoptères de combat ont été utilisés.

Des unités de l'aviation libyenne loyales à Khalifa Haftar, un général à la retraite, ont bombardé vendredi matin des positions de groupes d'ex-rebelles islamistes à Benghazi, selon l'armée.

Le chef d'état-major de l'armée libyenne, Abdessalem Jadallah, a toutefois démenti toute implication de l'armée régulière dans ces affrontements.

Dans une déclaration à la télévision nationale, M. Jadallah a appelé "l'armée et les révolutionnaires à s'opposer à tout groupe qui tente de contrôler Benghazi par la force des armes".

Khalifa Haftar, un ancien commandant de la rébellion ayant renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, a pour sa part évoqué une opération destinée à "purger" Benghazi des "groupes terroristes" sous le nom de "dignité", selon un porte-parole de la force qu'il conduit et qui se fait appeler "l'armée nationale".

"Ce n'est pas une guerre civile. C'est une opération de l'armée contre les groupes terroristes", a assuré ce porte-parole, Mohamed al-Hijazi, un ancien officier de l'armée régulière.

Le chef du gouvernement intérimaire, Abdallah Al-Theni, a qualifié la force de Haftar, de "groupe hors-la-loi", lors d'une conférence de presse au cours de laquelle il a appelé les ex-rebelles et les habitants de Benghazi à la retenue, affirmant que l'armée libyenne "contrôlait la situation sur le terrain".

Un calme précaire régnait à Benghazi dans l'après-midi, selon un journaliste de l'AFP, tandis que des témoins ont indiqué que les forces de Haftar se sont retirées vers la région de Sidi Fradj, au sud de la ville.

Les combats ont fait au moins treize morts, selon des sources hospitalières.

Le Centre médical de Benghazi a indiqué avoir reçu neuf morts et huit blessés, tandis que l'hôpital Al-Jala a fait état de 29 blessés. L'hôpital d'Al-Marj, où sont soignées les forces loyales à l'ex-général Khalifa Haftar à 100 km à l'est de Benghazi, a annoncé un bilan de 4 morts et 60 blessés.

La force de Haftar était appuyée par des avions et des hélicoptères de combats qui ont visé des sites occupées par des groupes islamistes se présentant comme des "révolutionnaires" ayant combattu le régime de Kadhafi en 2011.

Selon des témoins, le quartier général de la "Brigade du 17 février", une milice islamiste, a été la cible de raids aériens. La milice a riposté par des tirs de canons anti-aériens, selon la même source.

Le chef d'état-major ainsi qu'une source au sein de la Brigade du 17 février ont confirmé ces bombardements. M. Jadallah a en outre reconnu que des officiers et des unités de l'armée régulière avaient fait défection et rejoint la force du général Haftar.

Des affrontements violents ont opposé aussi les deux groupes autour de sites occupés par les milices islamistes dans la région de Sidi Fradj, au sud de Benghazi, selon un correspondant de l'AFP.

Face à une vague d'assassinats et d'attaques contre l'armée dans l'Est libyen, des tribus et des militaires se sont alliés à la force de Haftar, appuyée également par des rebelles autonomistes.

Originaire de l'Est libyen, Khalifa Haftar a fait défection de l'armée de Kadhafi à la fin des années 1980. Il est rentré en Libye pour participer à la rébellion de 2011, après avoir passé près de 20 ans aux Etats-Unis.

Depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011, Benghazi est le théâtre d'attaques et d'assassinats quasi-quotidiens visant l'armée et la police. Ces attaques, qui ne sont pas revendiquées, sont attribuées aux nombreux groupes islamistes radicaux lourdement armés installés dans la région.

En mars, le gouvernement intérimaire a reconnu pour la première fois l'existence de "groupes terroristes", en particulier à Benghazi et à Derna, à 280 km plus à l'est, et déclaré "la guerre au terrorisme".

Aucune mesure concrète n'a été toutefois constatée depuis et les autorités de transition, jusqu'à présent incapable de former une police et une armée professionnelles, peinent toujours à contrôler les groupes d'ex-rebelles ayant combattu l'ancien régime.

Dans ce contexte sécuritaire et après de nombreux enlèvements et attaques ayant visé des représentations diplomatiques en Libye, l'Algérie a annoncé vendredi la fermeture de son ambassade à Tripoli arguant d'une "menace réelle et imminente" sur ses diplomates.

bra-ila/faa

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