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Sur le marché de Gouda, Wilders appelle à voter contre l'UE

Sur le marché de Gouda, Wilders appelle à voter contre l'UE

"Allez voter!" s'exclame Geert Wilders face aux chalands du marché de Gouda : entre tulipes et roues de fromage, le populiste tente de convaincre les Néerlandais de se rendre aux urnes pour l'aider à détruire de l'intérieur "le monstre de Bruxelles".

"Les élections de la semaine prochaine vont être historiques : les partis eurosceptiques vont remporter de nombreux pays et nous pourrons travailler ensemble afin de donner une véritable voix aux citoyens", assure le populiste, président du Parti pour la liberté (PVV).

Geert Wilders entamait à Gouda une tournée d'une semaine en bus qui va le mener dans 5 villes des Pays-Bas.

A Rotterdam ou Scheveningen, notamment, le politicien peroxydé va essayer de convaincre les Néerlandais de lui faire confiance mais également inciter son électorat à se rendre aux urnes le 22 mai.

Selon un sondage publié jeudi par l'institut TNS-NIPO, seulement 33% des personnes se définissant comme des "adversaires" de l'Union européenne ont l'intention d'aller voter.

Or, plus de 65% des sondés se définissant comme "europhiles" ont l'intention de remplir le bulletin, en particulier pour le parti centriste D66, dont le slogan est "des Pays-Bas forts, une Europe forte", selon la même source.

A l'opposé, Geert Wilders veut "moins d'Europe" et distribue, accompagnés de ses militants habillés en blanc et bleu, les couleurs de son PVV, de faux billets de 100 florins, la monnaie néerlandaise avant l'adoption de l'euro.

"Je veux que les Pays-Bas deviennent comme la Suisse : un pays au coeur de l'Europe mais en dehors de l'Union européenne, avec le contrôle sur notre monnaie et nos frontières", assure l'homme politique, entouré de nombreux gardes du corps.

Une jeune femme blonde, poussant d'une main son landau, interpelle M. Wilders : "Geert, Geert, une photo!" demande-t-elle, comme de nombreux passants, sous le regard désabusé des quelques femmes voilées faisant leurs courses.

Selfies et photos se succèdent, mais ce ne sont pas les enjeux européens qui retiennent l'attention.

Le thème de l'immigration vole en effet la vedette à d'autres thèmes européens, comme la crise économique. Et Geert Wilders vole la vedette à Marcel de Graaf, pourtant tête de liste du parti pour les élections à venir.

"Il a raison, il y a trop d'étrangers", assure Aly, une grand-mère de 71 ans, tout en rangeant ses courses dans les sacoches de son vélo. "Il n'y a pas assez de travail pour les Néerlandais", selon elle.

Un autre retraité, Cees, 64 ans, affirme que "dans les quartiers défavorisés, les étrangers sont en majorité et les Néerlandais sont progressivement chassés".

Si les deux déclarent avoir prévu d'aller voter jeudi, ce n'est pas le cas de nombreux autres passants, qu'ils aient posé pour la photo avec Geert Wilders ou non.

Au milieu des célèbres roues de fromage jaune, les élections européennes ne déchaînent en effet pas les passions : "je n'ai pas d'opinion", "non, je ne vais pas aller voter", ou encore "je n'en ai rien à foutre" répondent les passants.

"J'irai peut-être voter", mais pas pour le PVV, assure Jonnie, 53 ans : "je suis d'accord avec pas mal de ses idées mais moins maintenant qu'avant", assure-t-il à l'AFP, évoquant les promesses de Geert Wilders de réduire le nombre de Marocains aux Pays-Bas.

Selon les estimations du sondage de TNS-NIPO, Geert Wilders remporterait 3 à 4 sièges sur les 26 attribués à son pays parmi les 751 du Parlement européen.

En s'alliant avec le Front National (FN) français et d'autres partis d'extrême droite européens, le PVV espère pouvoir exercer plus d'influence.

"Nous devons travailler de l'intérieur tant qu'il n'y a pas de majorité aux Pays-Bas pour une sortie de l'Union européenne", affirme Geert Wilders.

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