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Nouvelle polémique au sein de la communauté juive française, autour du divorce religieux

Nouvelle polémique au sein de la communauté juive française, autour du divorce religieux

La communauté juive française est agitée par une nouvelle polémique, treize mois après la démission de son grand rabbin Gilles Bernheim après une affaire de diplôme imaginaire et de plagiat, qui concerne un cas de divorce religieux particulièrement conflictuel.

Des rabbins du Consistoire de Paris sont accusés d'avoir fermé les yeux sur un chantage financier au détriment de l'épouse. "Calomnies!", s'étrangle l'institution consistoriale, à quelques semaines de l'élection, très disputée, du grand rabbin du Consistoire de France, le 22 juin.

C'est un dossier matrimonial, révélé notamment par Avenir du judaïsme, une association très hostile envers les dirigeants actuels du Consistoire, qui anime les débats sur les sites internet et radios communautaires.

Le divorce religieux existe dans le judaïsme, contrairement au catholicisme. Mais celui-ci n'est possible, selon la loi juive, que si le mari remet à l'épouse devant un tribunal rabbinique, une fois leur union civile dissoute, un acte de divorce appelé "guett".

Le 18 mars, la remise d'un "guett" en présence du grand rabbin de France par intérim et grand rabbin de Paris Michel Gugenheim a pris un tour inhabituel. L'homme avait exigé de son ex-femme, qui attendait son divorce religieux depuis cinq ans, un chèque de 90.000 euros au profit d'une oeuvre caritative juive.

Les deux frères de l'épouse disent avoir fait constater par huissier plusieurs SMS les invitant à ne pas ébruiter la transaction, tout en enregistrant clandestinement des conversations dont des extraits ont été diffusés par des médias. On y entend notamment le rabbin Betzalel Lévy, responsable du service des divorces au Consistoire de Paris, tenir des propos laissant penser que le tribunal rabbinique pourrait cautionner des formes de chantage financier ("S'il n'y a pas d'argent, il n'y a pas de +guett+ chez nous, c'est la règle du jeu").

"C'est facile de retirer d'une longue conversation trois ou quatre mots qui peuvent paraître assassins, mais c'est de la manipulation", répond à l'AFP l'avocat Jean-Alex Buchinger, secrétaire-rapporteur du Consistoire de Paris, qui parle d'une "non-affaire" et de "calomnies".

D'aucuns n'hésitent pas toutefois à parler de "scandale", telle l'écrivain Eliette Abécassis, qui dans son roman "Et te voici permise à tout homme" (Albin Michel, 2011) avait évoqué la difficulté pour des femmes à obtenir le divorce religieux.

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