L'Ukraine est "prête à écouter" les russophones de l'Est mais refuse de céder au "chantage" des insurgés armés qui "imposent la volonté" de la Russie, a déclaré mercredi le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov.
"Nous sommes prêts à entendre les gens de l'Est. Mais ils ne faut pas tirer, piller et occuper les bâtiments administratifs", a déclaré M. Tourtchinov en ouvrant une première "table ronde" organisée à Kiev en vue d'une désescalade convoquée avec le soutien des Occidentaux.
"Ceux qui, les armes à la main, livrent une guerre contre leur propre pays (...), qui nous imposent la volonté du pays voisin répondront devant la loi. Nous ne cèderons pas au chantage", a-t-il poursuivi.
M. Tourtchinov a par ailleurs dit que la perte de la Crimée, rattachée en mars à la Russie après trois semaines d'occupation par les forces russes suivie d'une référendum controversé, avait coûté 100 milliards de dollars à l'Ukraine.
"L'occupation de la Crimée a causé des pertes directes de plus de 100 milliards de dollars", a déclaré M. Tourtchinov, citant les "infrastructures ruinées et les entreprises occupées". La région de Crimée dispose notamment de réserves gazières.
Le président par intérim a ajouté que "l'agression russe ne s'était pas arrêtée" à la Crimée et s'étendait dans l'Est.
"La situation est explosive dans les régions de Donetsk et de Lougansk", où les insurgés pro-russes avaient proclamé l'indépendance à l'issue d'un référendum séparatiste dimanche.
Outre le président par intérim et le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk participent à ces discussions deux anciens chefs de l'Etat ukrainien, des candidats à la présidentielle du 25 mai, des députés et dignitaires religieux ainsi que l'ancien diplomate allemand Wolfgang Ischinger.
Ce dernier a estimé que ces discussions devaient contribuer à organiser "un processus électoral inclusif, honnête et transparent" en vue de la présidentielle du 25 mai.
"Nous sommes ici pour promouvoir ce processus, aider à rapprocher l'Ukraine de l'Europe et lui assurer un avenir prospère", a-t-il conclu.
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