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En Arabie Saoudite, peu de poisson au menu mais une aquaculture qui voit grand

En Arabie Saoudite, peu de poisson au menu mais une aquaculture qui voit grand

Petite consommatrice de poisson, l'Arabie Saoudite espère pourtant multiplier par dix sa production d'ici 2030 grâce au développement de l'aquaculture en mer Rouge, un objectif ambitieux au regard des contraintes environnementales et de commercialisation.

Vingt ans après les débuts du pays dans l'aquaculture, il y a désormais "une réelle stratégie pour développer ce secteur à l'échelle industrielle", explique à l'AFP Jaap Berkenbosch, directeur général du National Aquaculture Group, l'une des plus importantes entreprises dans ce domaine.

Le Fonds saoudien de développement agricole a récemment annoncé son ambition de porter la production du secteur de 100.000 tonnes actuellement à 900.000 tonnes en 2029.

Dans ce pays qui compte 2.200 km de côtes, les zones piscicoles se concentrent dans la région de la mer Rouge, à l'Ouest. Une vingtaine de projets pour le développement de la pisciculture en cages installées dans la mer, et non sur les côtes comme c'est le cas actuellement, sont prévus au large des villes de Jazan et Tabouk notamment, selon un responsable du ministère de l'Agriculture.

Le National Aquaculture Group détient par exemple 200 km² de terres au sud de Djeddah, comprenant trois fermes terrestres dédiées à l'élevage de crevettes en plein désert, grâce à des bassins remplis d'eau salée pompée dans la mer Rouge.

Après avoir été stoppée pendant trois ans par une maladie qui avait décimé les crevettes, la production a atteint 17.000 tonnes cette année et devrait doubler l'an prochain. En parallèle, la société se lance dans l'élevage de plusieurs espèces de poissons, dont la daurade, qui grandissent dans d'immenses cages off-shore.

Pour maîtriser toute la chaîne de production, des usines de fabrication de nourriture pour les poissons, sous forme de granulés, voient le jour. Elles réutilisent notamment les déchets des crevettes élevées sur place.

"Nous avons déjà la capacité de produire 20.000 tonnes, soit 1/4 de la production mondiale, de barramundi", une variété de perche originaire d'Australie, élevée principalement en Asie du Sud-Est, assure M. Berkenbosch.

Mais en 2013, la production réelle n'a atteint que 5.000 tonnes, et elle devrait plafonner cette année à quelque 10.000 tonnes, le temps de s'assurer de vrais débouchés.

Car la consommation de poisson en Arabie Saoudite, bien qu'en progression, reste modeste avec environ 10 kg par personne et par an, alors que la moyenne mondiale est de près de 20 kg.

Avec 300 à 500 millions de dollars investis dans le secteur en dix ans, "le risque (pour le pays) est de se retrouver trop en avance en termes de production par rapport aux capacités de marketing et de commercialisation", reconnaît M. Berkenbosch. Pour développer les débouchés à l'export, sa société occupait d'ailleurs cette semaine un immense stand au Seafood Expo de Bruxelles, le plus grand salon international consacré aux produits de la mer.

Pour faire les yeux doux à l'Asie, l'entreprise s'est ainsi mise à élever du concombre de mer.

A l'autre bout du pays, sur les côtes orientales, les investisseurs se font cependant rares en raison de la pollution dans les eaux du Golfe, parcourues par les grands pétroliers qui se ravitaillent chez le premier exportateur de brut au monde.

Le coût de l'élevage des poissons en l'absence d'une aide de l'Etat est aussi un frein dans ces régions, a indiqué à l'AFP un responsable de la chambre de commerce de la province orientale.

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