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Syrie: les derniers rebelles bloqués à Homs, poursuite vendredi de l'évacuation

Syrie: les derniers rebelles bloqués à Homs, poursuite vendredi de l'évacuation

Les derniers rebelles syriens qui devaient être évacués jeudi de Homs, baptisé il y a trois ans "capitale de révolution", étaient bloqués en soirée à une sortie de la ville, l'opération étant repoussée à vendredi.

Ailleurs dans le pays en guerre, les rebelles ont fait exploser le célèbre hôtel Carlton à Alep (nord), faisant au moins 14 morts parmi les soldats et les miliciens qui l'occupaient, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Quelque 1.200 personnes ont quitté la Vieille ville de Homs (centre) depuis mercredi, une évacuation prévue dans le cadre d'un accord entre rebelles et régime, et qui devait s'achever jeudi soir, selon le gouverneur de Homs, Talal al-Barazi.

Mais les 300 derniers rebelles étaient bloqués en soirée dans des bus qui devaient les conduire à Dar al-Kabira, une localité rebelle plus au nord.

"Sept bus sont sortis aujourd'hui et il y en a sept autres qui sont bloqués. Nous n'avons pas pu les faire sortir à cause de la nuit. Demain, peut-être, ils sortiront. L'opération continue", a déclaré le gouverneur jeudi soir aux journalistes.

Selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, l'évacuation a été stoppée car certains groupes rebelles islamistes, qui ne faisaient pas partie des négociations avec le régime, veulent limiter l'entrée de vivres à Zahra et Naboul, deux villes chiites encerclées par les insurgés dans la région d'Alep, à deux camions alors que l'agrément en prévoyait douze.

Plus de 200 rebelles avaient quitté la Vieille ville plus tôt jeudi et "980 personnes, en grande majorité des insurgés et quelques civils, dont des femmes et des enfants", mercredi, selon M. Barazi.

Il s'agit du premier retrait des rebelles d'une grande ville syrienne depuis le début du conflit il y a trois ans, à l'issue d'un accord inédit négocié par le régime et les insurgés, dont les islamistes radicaux du Front islamiste, sous les auspices de l'ambassadeur d'Iran.

Sur la place de l'Horloge, théâtre de manifestations géantes contre le régime en 2011 avant de devenir la ligne de démarcation entre forces du régime et insurgés, des soldats jouaient jeudi au ballon au milieu des gravas.

"C'est la première fois que je monte sur le toit car avant j'avais peur des tireurs embusqués", lance l'un d'eux à la journaliste de l'AFP.

La place, qui fut le coeur de la ville avec ses cafés, ses bureaux, dont celui du gouverneur où il a pu se rendre pour la première fois depuis trois ans, n'est plus qu'un amas de décombres. Les panneaux de signalisation sont tordus, les immeubles perforés et et des mauvaises herbes ont poussé un peu partout.

Pour les rebelles en revanche, le départ est un crève-coeur. "Mille fois j'aurais voulu mourir. Je ne souhaite à personne au monde d'être à ma place (...) je ne peux pas retenir mes larmes", a confié à l'AFP cheikh Aboul Hareth al-Khalidi, qui fut le principal négociateur rebelle.

Par ailleurs, une énorme fumée noire s'échappait en fin de journée de la Vieille ville du côté de Bab Houd, où se trouvent les vieux souk de Homs, selon une journaliste de l'AFP.

L'accord sur l'évacuation des rebelles s'est également traduit par la libération de 40 alaouites -communauté à laquelle appartient le président Bachar al-Assad-, une Iranienne et 30 soldats syriens" détenus par les insurgés, a affirmé à l'AFP un porte-parole du Front islamique.

Après l'évacuation totale de la Vieille ville, il ne restera plus de rebelles que dans le quartier de Waer (nord-ouest) où vivent plusieurs centaines de milliers de personnes.

Homs est la ville où les rebelles ont subi leur plus long siège, une tactique utilisée par le régime pour les mettre à genoux, et accompagnée de raids aériens intenses. Durant les deux ans de siège, près 2.200 personnes sont mortes, selon l'OSDH.

Ce succès pour le régime intervient à près de trois semaines de l'élection présidentielle organisée par Damas et dénoncée comme une "farce" par l'opposition et ses alliés occidentaux.

Signe que les violences ne connaissent aucun répit dans le reste du pays, des islamistes "ont pulvérisé jeudi l'hôtel historique Carlton à Alep", avec des explosifs placés dans un tunnel sous l'établissement situé tout près de la citadelle, a indiqué l'OSDH.

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