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Pékin rejette sur Hanoï la responsabilité d'incidents navals en mer de Chine

Pékin rejette sur Hanoï la responsabilité d'incidents navals en mer de Chine

La Chine a rejeté jeudi sur le Vietnam l'entière responsabilité de collisions navales dans une mer dont les deux pays se disputent la souveraineté, le Japon se déclarant de son côté "très préoccupé" par ces incidents.

"La Chine n'est responsable d'aucune provocation. C'est la Vietnam qui s'est rendu coupable de toutes les provocations" en mer de Chine méridionale, a déclaré Yi Xianliang, un haut responsable du ministère chinois des Affaires étrangères.

Les navires vietnamiens sont entrés en collision pas moins de 171 fois avec des bâtiments chinois depuis le 3 mai, a-t-il assuré dans une conférence de presse, en répétant la position traditionnelle chinoise selon laquelle Pékin jouit d'un droit de souveraineté inaliénable sur ces espaces maritimes.

Hanoï avait accusé mercredi des bateaux chinois protégeant des installations de forage pétrolier dans des eaux disputées d'avoir "attaqué" des navires de patrouille vietnamiens.

Tokyo a pour sa part clairement accusé Pékin d'être responsable de la dégradation de la situation.

"Nous sommes très préoccupés face à cette montée de la tension régionale à cause de la décision unilatérale chinoise de commencer ces forages", a déclaré le porte-parole du gouvernement japonais Yoshihide Suga.

Dénonçant une action "illégale", Hanoï avait dépêché des patrouilleurs après l'annonce par l'Agence chinoise de sécurité maritime du début des opérations de forage près des îles Paracels, contrôlées par Pékin mais revendiquées par Hanoï.

"Pour nous, cet incident fait partie des activités maritimes provocatrices et unilatérales de la Chine", a déclaré le porte-parole japonais.

Le même porte-parole a fait état d'"informations" selon lesquelles "de nombreux bateaux vietnamiens ont été endommagés et quelques personnes blessées".

Mercredi, le commandant adjoint de la police maritime vietnamienne, Ngo Ngoc Thu, avait indiqué que des bateaux chinois étaient entrés en collision avec des navires vietnamiens en au moins trois occasions depuis le 3 mai.

Les Chinois "ont utilisé des canons à eau pour attaquer les navires" vietnamiens, avait-il poursuivi, assurant qu'un avion chinois avait également survolé ces patrouilles en guise de menace.

Interrogé sur ces accusations d'utilisation de canons à eau, M. Yi a refusé de commenter.

Le Japon a appelé la Chine à la "retenue" et à s'abstenir de "toute provocation".

Hanoï et Pékin se disputent notamment les archipels des Paracels et des Spratleys dont les fonds sont supposés être riches en hydrocarbures et qui se situent en plein coeur de routes maritimes internationales.

En 1974, plus de 70 soldats vietnamiens avaient été tués lors de l'invasion chinoise des Paracels.

Et alors que la Chine affirme sa souveraineté sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, le Japon est lui-même aux prises avec Pékin plus au nord, en mer de Chine orientale, à propos d'un archipel inhabité: les Senkaku, îles administrées par Tokyo mais que réclame la Chine sous le nom de Diaoyu.

Ce différend a largement contribué avec les querelles liées à l'histoire à détériorer comme jamais les relations bilatérales depuis la fin 2012.

Pékin envoie régulièrement des navires armés dans les eaux territoriales de l'archipel, faisant de plus en plus redouter un incident entre les deux puissances asiatiques.

L'archipel, qui jouit d'une localisation très stratégique et dont les fonds marins alentour recèleraient peut-être du pétrole et du gaz, est situé à 200 km au nord-est de Taïwan et à 400 km à l'ouest d'Okinawa (Japon).

Lors d'une visite d'état à Tokyo le 24 avril, le président Barack Obama a affirmé que les îles Senkaku étaient "couvertes" par le traité de défense qui lie les Etats-Unis au Japon.

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