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Le chef des Tatars appelle les Occidentaux à ne pas oublier la Crimée

Le chef des Tatars appelle les Occidentaux à ne pas oublier la Crimée

Face à la montée des tensions dans l'est de l'Ukraine, le chef des Tatars de Crimée a appelé jeudi la communauté internationale à ne pas oublier cette région de la mer Noire "annexée" par la Russie en mars.

"Nous sommes inquiets car, avec les agissements récents de la Russie, l'occupation de la Crimée par la Russie est devenue secondaire, face à une potentielle menace de forces russes franchissant la frontière orientale de l'Ukraine", a regretté à Vienne Moustafa Djemilev, chef de la minorité des Tatars de Crimée.

"Nous voulons faire partie de la nation ukrainienne, nous rejetons cette annexion", a-t-il lancé.

"Nous espérons que la communauté internationale n'oubliera pas les territoires occupés de l'Ukraine", a-t-il ajouté au cours d'un rendez-vous avec la presse, organisé par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui dispose d'une mission spéciale d'observation en Ukraine.

A la suite du rattachement de la Crimée à la Russie en mars, décision condamnée par Kiev et une grande partie de la communauté internationale, on a donné le choix à la population locale d'opter pour la nationalité russe.

Les Tatars, qui représentent environ 12% de la population de la péninsule située dans le sud de l'Ukraine et sont dans l'ensemble favorables au gouvernement de Kiev, ont toutefois été contraints d'abandonner leur domicile, a affirmé Moustafa Djemilev.

"Il y a une nouvelle tendance pour expulser hors de Crimée, les Tatars de Crimée qui ne reconnaissent pas l'annexion", a-t-il souligné.

Communauté de tradition musulmane installée depuis le XIIIe siècle en Crimée, les Tatars ont été déportés en Sibérie et en Asie centrale sous Staline, puis sont revenus en Crimée après la chute de l'URSS et l'indépendance de l'Ukraine en 1991.

M. Djemilev ne voit pour l'instant aucun signe d'une éventuelle dissolution de l'assemblée des Tatars, le Mejlis, mais est sur ses gardes : "Vous pouvez vous attendre à tout de la part de la puissance occupante".

Député ukrainien et figure respectée chez les Tatars, Moustafa Djemilev a été interdit de territoire en Crimée par les autorités locales.

Une tentative de retour le week-end dernier a échoué, provoquant des heurts entre les Tatars et les autorités de Crimée à la frontière.

Il a pourtant affirmé son intention de tenter à nouveau de se rendre dans la péninsule. "Nous ne laisserons pas l'occupant en paix", a-t-il expliqué.

ssw/tba/sgl/sym

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