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Hong Kong: ouverture du procès pour corruption de deux frères richissimes

Hong Kong: ouverture du procès pour corruption de deux frères richissimes

Deux frères, à la tête d'un empire immobilier à Hong Kong, ont plaidé non coupable jeudi à l'ouverture de leur procès, où ils comparaissent pour corruption d'un ancien haut dirigeant, en présence d'une foule de journalistes.

Les magnats Thomas et Raymond Kwok, qui dirigent le groupe immobilier Sun Hung Kai Properties, sont accusés d'avoir "acheté" un ancien numéro 2 de l'exécutif local, une affaire à fort enjeu pour la mégapole, soucieuse de préserver sa réputation et son rang dans la finance internationale.

Le procès s'est ouvert en présence d'une foule de journalistes et de photographes, un emballement médiatique qui reflète la fascination de Hong Kong pour ses hommes d'affaires richissimes, les "tycoons".

Sun Hung Kai Properties est le plus gros groupe immmobilier du territoire et possède certains des gratte-ciels les plus connus, dont l'ICC, une tour de 118 étages dressée à l'entrée de la baie.

Les frères Kwok, ainsi que l'ancien secrétaire en chef du gouvernement, Rafael Hui, avaient été arrêtés en mars 2012 par les agents de l'ICAC, la Commission indépendante de lutte contre la corruption, rendue célèbre par le cinéma hongkongais.

Thomas et Raymond Kwok, 62 et 60 ans, arrivent en quatrième position des plus grosses fortunes de Hong Kong, avec un patrimoine estimé à 17,5 milliards de dollars US (12,6 milliards d'euros), selon la liste publiée en 2014 par le magazine américain Forbes.

Ils sont accusés d'avoir fait profiter de leurs largesses Rafael Hui, le plus haut dirigeant politique inquiété pour corruption dans l'ancienne colonie britannique.

Selon l'acte d'accusation, Rafael Hui, 66 ans, est accusé d'avoir été "favorablement disposé envers Sun Hung Kai Properties (...) et Thomas Kwok et Raymond Kwok" lorsqu'il occupait ses fonctions, en échange d'argent.

Cinq personnes au total sont poursuivies dans ce dossier qui a mis en évidence le versement de 34 millions de dollars de Hong Kong (3,1 millions d'euros) sous forme de dons ou de prêts sans contrepartie.

Tous les mis en cause plaident non coupable.

Rafael Hui aurait en outre bénéficié du prêt de luxueux appartements, selon l'acte d'accusation.

Les cinq accusés ont tous confirmé plaider non coupables à l'ouverture de leur procès.

Après des années de développement débridé au cours desquelles les triades, les mafias chinoises, jouèrent un rôle significatif, Hong Kong, rétrocédée à la Chine en 1997 sous le régime de "région administrative spéciale", se targue aujourd'hui d'avoir quasiment éradiqué la corruption à grande échelle.

Elle était classée en 2013 par l'ONG Transparency International au 15e rang des nations les moins corrompues.

Mais le procès Kwok va sans doute renforcer la conviction de nombreux Hongkongais de condition modeste que "le gouvernement est sous l'influence de la classe capitaliste", relevait récemment Sonny Lo, directeur du département des sciences sociales au Hong Kong Institute of Education.

En Chine, le "business" obéit à la loi des relations personnelles ou réseau, le "guanxi", soulignait Jackson Wong, vice-président de la société de courtage Tanrich Securities. "Or parfois la frontière est ténue entre la corruption et le guanxi".

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