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Barclays taille dans sa banque d'investissement et va supprimer près de 20.000 emplois

Barclays taille dans sa banque d'investissement et va supprimer près de 20.000 emplois

Barclays a annoncé jeudi la suppression de 7.000 emplois dans sa banque d'investissement, écornée par les scandales, portant à 19.000 le nombre total d'emplois supprimés d'ici à 2016, dans le cadre d'un recentrage stratégique majeur.

Ces nouvelles suppressions de postes, étalées d'ici à 2016, vont réduire de plus d'un quart le nombre de salariés au sein de la branche d'investissement.

Environ 14.000 emplois seront supprimés au sein du groupe rien que cette année, soit 10% des effectifs, contre un chiffre de 10 à 12.000 annoncé en février, a indiqué le géant bancaire britannique.

Au total, 19.000 emplois seront supprimés d'ici à 2016, a précisé un porte-parole.

Ce virage stratégique majeur très attendu intervient alors que la banque d'investissement, ancienne vache à lait du groupe, a vu ses profits s'effondrer dernièrement, suscitant le mécontentement d'actionnaires rendus d'autant plus furibonds par la hausse des bonus décidée en début d'année.

Outre ces suppressions d'emplois, Barclays va créer une structure de défaisance comprenant 115 milliards de livres (140 milliards d'euros) d'actifs pondérés par le risque ne correspondant plus aux priorités stratégiques du groupe, et destinés à être cédés ou abandonnés.

Une "bad bank" qui comprendra principalement des actifs provenant de la banque d'investissement (90 milliards de livres) ainsi que l'ensemble des actifs dans la banque de détail en Europe (France, Italie, Espagne, Portugal) dont Barclays va se séparer.

A l'issue de cette restructuration drastique, le groupe sera concentré sur quatre divisions clés : la banque personnelle et d'entreprise incluant les activités de détail en Grande-Bretagne, les cartes de crédit, l'Afrique, la banque d'investissement concentrée sur le Royaume-Uni et les Etats-Unis.

Cette dernière, qui avait pris une place prépondérante du temps de l'ancien patron Bob Diamond, le "banquier aux 100 millions" emporté par le scandale de la manipulation du taux interbancaire Libor, ne représentera plus que 30% du groupe contre un peu plus de 50% aujourd'hui.

Cette restructuration "remodèle notre entreprise dans un monde post-crise" confronté à un changement du "paysage réglementaire" avec de nouvelles normes bancaires et à la faiblesse des taux d'intérêt qui mine la rentabilité de certaines activités, a insisté le directeur général Antony Jenkins.

"C'est une simplification courageuse de Barclays. Nous serons une banque internationale focalisée et opérant uniquement dans des domaines où nous avons les compétences, la taille et les avantages compétitifs", a ajouté le patron de Barclays, arrivé à la tête du groupe en 2012, en provenance de sa division de banque de détail, pour redorer son blason après le scandale du Libor.

"Dans l'avenir, Barclays sera plus mince, plus forte, bien mieux équilibrée et positionnée pour dégager de la croissance, des retours (sur investissement) supérieurs (pour ses actionnaires) et moins de volatilité", a-t-il assuré.

"Mon but est toujours le même : créer une Barclays qui fait des affaires de la bonne façon, avec les bonnes valeurs, et dégage les retours (sur investissement) que nos actionnaires méritent", a-t-il martelé.

A la Bourse de Londres, les actionnaires, à qui une rentabilité des capitaux propres supérieure à 12% pour les activités jugées stratégiques a été promise, saluaient ces annonces.

Vers 10H30 GMT, Barclays était en tête de l'indice vedette FTSE 100, bondissant de 4,69% à 254,7 pence, dans un marché en hausse de 0,44%.

"Les détails de cette restructuration sont les bienvenus, depuis le temps que les investisseurs attendaient de la clarté sur l'avenir de Barclays", a commenté la société d'investissement Cantor Fitzgerald, soulignant toutefois "l'incertitude" entourant la mise en oeuvre de ce plan.

Les syndicats étaient eux vent debout, Dominic Hook de l'organisation Unite, dénonçant les "temps extraordinairement agités pour les salariés ordinaires de Barclays qui ont travaillé dur pour garder la banque sur la bonne voie malgré les licenciements et l'incertitude".

Sur le plan financier, ces nouvelles mesures de restructuration coûteront 800 millions de livres, qui s'ajoutent aux charges de 2,7 milliards annoncées en février.

Afin d'organiser la cession ou l'abandon des actifs non stratégiques, Barclays a nommé Eric Bommensath, actuel codirecteur général de la banque d'investissement, à la tête de la structure de défaisance, laissant Tom King seul aux manettes de la banque d'investissement.

mg/dh/jh

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