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Janet Yellen prédit un rebond de la croissance aux Etats-Unis

Janet Yellen prédit un rebond de la croissance aux Etats-Unis

La présidente de la Banque centrale américaine (Fed) Janet Yellen s'est montrée optimiste mercredi sur un rebond de l'économie des Etats-Unis même si le chômage élevé et la faible inflation justifient encore une politique monétaire de taux bas.

Même avec un chômage en baisse à 6,3%, les conditions du marché du travail "sont loin d'être satisfaisantes" et "une politique monétaire très accommodante demeure justifiée", a indiqué Mme Yellen devant une commission économique du Congrès.

Si l'emploi se redresse comme prévu et que les prix se rapprochent de l'objectif d'inflation de 2%, la Fed conclura son aide exceptionnelle à la reprise "à l'automne", a-t-elle confirmé.

Depuis janvier, la Fed réduit progressivement ses achats d'obligations destinés à soutenir l'économie. Ces injections de liquidités s'élèvent désormais à 45 milliards de dollars par mois.

Après "la pause" de l'économie constatée au premier trimestre (PIB à +0,1%) du fait de l'hiver exceptionnellement froid aux Etats-Unis, de récents indicateurs économiques montrent un rebond des dépenses de consommateurs et de la production. "Une solide croissance" devrait s'afficher au deuxième trimestre, assure Mme Yellen.

Elle a toutefois pointé un bémol pour le marché immobilier "qui reste décevant jusqu'ici cette année et qu'il faut surveiller". "Le récent ralentissement du marché immobilier pourrait s'avérer plus sérieux qu'attendu", a-t-elle averti.

Sur le front de l'emploi, "même avec les récents déclins du taux de chômage, celui-ci continue à être élevé", a souligné Mme Yellen, insistant sur les niveaux historiquement élevés de personnes à la recherche d'un emploi depuis plus de six mois (35% des chômeurs) et de ceux contraints à ne travailler qu'à temps partiel (5% de la population active).

Mme Yellen a également noté que les salaires progressaient peu. Interrogée par un sénateur, elle a aussi mis en avant les inégalités grandissantes, qui l'inquiètent "personnellement beaucoup". Les inégalités peuvent avoir "des effets graves sur la stabilité sociale au fil du temps", a-t-elle estimé.

Evoquant à demi-mot la crise en Ukraine, la dirigeante a averti que des risques extérieurs pouvaient affecter la reprise comme "des tensions géopolitiques exacerbées ou l'intensification de déséquilibres financiers sur les marchés des économies émergentes".

Du côté des prix, la "mollesse" de l'inflation l'année dernière "essentiellement due au déclin des prix à l'importation des produits non pétroliers est probablement temporaire", a affirmé Mme Yellen.

Elle a estimé que l'inflation allait "commencer à se rapprocher de 2%", l'objectif à moyen terme de la Fed. L'inflation sur un an aux Etats-Unis a légèrement accéléré en mars, à 1,1%, selon l'indice PCE.

Une politique monétaire très accommodante continuera d'accompagner cette lente reprise, a encore dit Mme Yellen lors de cette première intervention depuis la dernière réunion du Comité de politique monétaire de la Fed le 30 avril.

Elle a expliqué que même lorsque l'économie sera "normalisée", il est "probable que cela prendra du temps avant que les taux d'intérêt retournent à la normale".

Mme Yellen a ainsi estimé que des taux d'intérêt "normaux" se situaient historiquement autour de 4%. "Cela prendra quelque temps avant d'atteindre ce niveau", a-t-elle insisté. Les taux sont maintenus proches de zéro depuis fin 2008.

Cette période prolongée de taux bas présente aussi ses risques, notamment celui d'encourager les investisseurs "à la chasse au rendement" en prenant plus de risques.

Mme Yellen a pointé du doigt le marché des obligations de sociétés où les émissions de prêts à large effet de levier se sont multipliées et où les normes de souscriptions se sont relâchées.

Elle a néanmoins assuré que la valorisation du marché boursier "dans l'ensemble" demeurait dans "les normes historiques".

vmt/jt/sam

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