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François a ouvert la canonisation historique de Jean XXIII et Jean Paul II

François a ouvert la canonisation historique de Jean XXIII et Jean Paul II

François a ouvert dimanche au Vatican la double canonisation historique du populaire pape Jean Paul II et du pape du Concile, Jean XXIII, devant une foule de centaines de milliers de fidèles enthousiastes.

Le pape argentin est arrivé devant les portraits d'Angelo Roncalli et Karol Wojtyla, déroulés sur la façade, en procession derrière les évêques et cardinaux qui chantaient la litanie des Saint.

Première absolue dans les 2000 ans d'histoire de l'Eglise, cette double canonisation a lieu en présence de deux papes, François et son prédecesseur Benoît XVI.

Le pape à la retraite, tout de blanc vêtu et coiffé d'une mitre, a pris place à gauche de l'autel, même s'il participe à la célébration de la messe, afin de ne pas créer de confusion avec le pape régnant. En arrivant, le pape François lui a fait une accolade en souriant.

"Deux papes saints au ciel, deux papes sur la place Saint-pierre", peut-on lire sur une banderole brandie par un fidèle sur la place.

98 délégations d'Etats ou d'organisations internationales, dont 24 chefs d'Etat et têtes couronnées - du roi d'Espagne au président zimbabwéen Robert Mugabe - assistent à l'événement.

La via della Conciliazione qui mène à la basilique et peut contenir quelque 300.000 personnes étaient déjà archi pleine une heure avant le début de la cérémonie. Des fidèles ont continué à affluer tandis que d'autres se sont repliés sur les endroits mythiques de Rome (Colisée, Forum romain, place Farnese) où la messe est retransmise sur écrans géants. Au total, entre 800.000 à un million de participants sont attendus pour "le dimanche des quatre papes", "la journée des saints papes", comme titre la presse italienne.

Dès 07H00, (05H00 GMT), l'avenue de Conciliazione était une forêt de drapeaux, principalement polonais. L'un d'entre eux, immense et tenu par des ballons, flottait au-dessus de la place.

Les fidèles, que la police retenait et faisait avancer par vagues, affluaient par milliers en direction de la place Saint-Pierre. Enthousiasme et fatigue marquaient les visages après la nuit blanche. Beaucoup ont dormi dans les parages, dans des sacs de couchage posés à même l'herbe ou les bancs. Ou participé à des veillées de prières.

"Je suis très fatiguée. Je n'ai pas dormi mais je suis très excitée. Pour le Mexique Jean Paul II représente l'amour, la loyauté envers Dieu", explique à l'AFP, Maria, une Mexicaine de 20 ans.

Luigi Villa, 77 ans, venu avec le groupe de Sotto il Monte, le village natal de Jean XXIII, près de Bergame (nord-ouest) est aussi tout sourire: "cela fait quatre jours que je dors trois heures pour être là, pour voir ça, autant vous dire que je suis très ému!"

Sur le parvis, le pape en exercice officiera avec quatre cardinaux.

La formule rituelle de canonisation, retransmise en mondovision et des centaines de cinémas dans le monde en 3D, et suivi par plus de 2.000 journalistes accrédités, arrivera tôt dans la cérémonie.

Le préfet de la cause des saints, le cardinal Angelo Amato, prononcera en latin trois requêtes successives pour demander à François d'inscrire les deux papes dans le registre des saints. Une répétition qui entend manifester la solennité du moment.

Suivra une messe assez dépouillée avec la distribution de la communion par des centaines de prêtres et de diacres.

La canonisation de Jean XXIII, initiateur du Concile Vatican II (1962-1965) qui marqua l'ouverture de l'Eglise catholique au monde moderne, ne semble critiquée par personne, à part les traditionalistes.

Jean Paul II reste le pape le plus populaire de tous les temps. Mais, même si nul ne conteste sa stature internationale et le rôle qu'il a joué dans la chute du communisme, il a ses détracteurs qui lui reprochent notamment un aveuglement face aux crimes pédophiles et sa sévérité avec les théologiens dissidents.

"Ces deux figures signifient que Dieu a donné à chaque époque le visage dont elle avait besoin pour conduire l'Eglise", analyse pour l'AFP Mgr Georges Pontier, président de la Conférence épiscopale française, archevêque de Marseille. En 1958, un "vieillard" qui "a rétabli une sorte de confiance entre Eglise et société". Et en 1978, un pape venu des pays de l'Est qui "allait réveiller les chrétiens par son +n'ayez pas peur+ et ébranler le mur" de Berlin.

Après l'élection historique du pape argentin, depuis 13 mois à la tête d'une Eglise d'1,2 milliard de baptisés, cette double canonisation est perçue comme un événement pouvant contribuer à dissiper le souvenir d'années marquées par des scandales, notamment la pédophilie, et réconcilier deux sensibilités différentes de l'Eglise incarnées par ces deux papes.

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