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Face à face tendu entre rebelles et militaires à Slaviansk

Face à face tendu entre rebelles et militaires à Slaviansk

Un insurgé met en joue le conducteur d'une voiture, puis le contraint à s'allonger sur la chaussée, face contre terre, pistolet sur la tempe. L'homme vient de franchir, malgré des tirs de sommation, un barrage des rebelles pro-russes de Slaviansk, leur place forte désormais assiégée.

Une automobile sans plaques d'immatriculation à bord de laquelle se trouvaient trois membres des groupes d'"autodéfense", encagoulés et portant une tenue de camouflage, l'avait aussitôt pris en chasse et stoppé son véhicule.

Une nervosité croissante, samedi, des militants pro-russes déployés dans cette ville de 110.000 habitants de l'est de l'Ukraine qui s'explique sans doute par la présence depuis la veille, à moins de dix kilomètres de là, d'un avant-poste des forces ukrainiennes.

Trois blindés, canon pointé vers l'extérieur, y sont dorénavant visibles. L'un d'entre eux, recouvert de branchages, s'est planté dans un champ.

Un soldat au casque noir a ses jumelles braquées en direction de la campagne entourant Slaviansk. Les bas-côtés sont truffés de petits panneaux sur lesquels on peut lire: "Stop. Mines".

"Ils (les militaires ukrainiens) bloquent l'axe Kharkiv-Rostov-sur-le-Don", reconnaît le chef des insurgés, Viatcheslav Ponomarev. Kharkiv est dans l'est de l'Ukraine et Rostov-sur-le-Don dans le sud-ouest de la Russie.

En revanche, la route menant à Donetsk reste "ouverte", dit-il, ce qu'a pu par la suite constater l'AFP.

Une colonne appuyée par un hélicoptère s'est en outre approchée en provenance du nord, ajoute Viatcheslav Ponomarev.

Comme jeudi et vendredi, ces blindés, drapeau ukrainien flottant au vent, ont fini par rebrousser chemin, d'après des témoins.

"Nos adversaires seront liquidés", a poursuivi M. Ponomarev, "maire" de Slaviansk, en sortant de l'église où venaient d'avoir lieu les funérailles d'un des leurs, un jeune homme tué 48 heures auparavant dans un accrochage.

La protection du bâtiment abritant les services de sécurité (SBU), où seraient retenus les membres capturés de la mission de l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE), a par ailleurs été accrue: une véritable muraille de sacs de sable blancs s'étend le long de son entrée principale.

Un fusil mitrailleur y a été installé dans une sorte de meurtrière, en plus des trois blindés habituellement présents.

Dans le même temps, des séparatistes apportaient d'importantes quantités d'eau et de provisions à leurs camarades retranchés dans la mairie, probablement en prévision d'un éventuel siège.

Pour le reste, les rebelles ont dégarni les postes de contrôle dans le centre de Slaviansk, peut-être en vue de renforcer les défenses à la périphérie.

"On n'a pas assez de gens armés pour être partout", souligne à cet égard Anatoli Khmelevoï, le chef local du Parti communiste, qui soutient les insurgés.

Et si Moscou se décide à envoyer des troupes ? "Cela évitera un bain de sang", répond-il sans hésiter à l'AFP, avant de lancer: "Sans l'aide de la Russie, on (l'armée ukrainienne) va tout simplement nous tuer ou nous condamner à la prison à perpétuité" .

bds/neo/plh

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