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La visite d'Obama à Séoul sous la menace d'un test nucléaire nord-coréen

La visite d'Obama à Séoul sous la menace d'un test nucléaire nord-coréen

La Corée du Nord ne gagnera "rien" à proférer des menaces, a déclaré le président américain Barack Obama au premier jour de sa visite à Séoul, évoquant de nouvelles sanctions en cas de quatrième essai nucléaire nord-coréen, en préparation selon Séoul et des experts.

Soulignant que Washington et Séoul sont "sur la même longueur d'ondes" dans leur refus d'une Corée du Nord nucléaire, M. Obama a assuré que même la Chine, seul allié de poids du Nord, avait conscience de "la menace significative" que représente son voisin.

"Les menaces n'apporteront rien à la Corée du Nord", a déclaré M. Obama lors d'une conférence de presse conjointe à Séoul avec la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye.

Et "la Chine commence à reconnaître que la Corée du Nord est non seulement une nuisance mais aussi un problème significatif pour sa propre sécurité", a-t-il affirmé.

Séoul et Washington ont à plusieurs reprises demandé à Pékin d'user de son influence pour convaincre Pyongyang d'abandonner son programme nucléaire, en vain jusqu'à présent.

Peu après l'arrivée de M. Obama à Séoul, la Corée du Nord a annoncé qu'elle détenait un citoyen américain, arrêté le 10 avril en raison de "son comportement impétueux lors des formalités d'entrée" dans le pays, selon l'agence de presse officielle KCNA. L'agence a identifié cet Américain comme Matthew Todd Miller, 24 ans.

Le délai de deux semaines entre la date de l'incident et son annonce laisse penser que la coïncidence entre cette annonce et la présence de M. Obama à Séoul a été voulue.

La visite du président américain en Corée du Sud, deuxième étape de sa tournée asiatique, s'effectue sous la menace d'un nouvel essai atomique nord-coréen.

Le gouvernement de Séoul a signalé cette semaine, sur la foi d'informations de son service de renseignement, un regain d'activité sur le site nord-coréen de Punggye-ri, qui suggère des préparatifs pour un quatrième test.

Vendredi, l'Institut américano-coréen, un centre d'études respecté sur la Corée du Nord situé aux Etats-Unis, a lui aussi signalé un surcroît d'activité sur le site, selon l'analyse d'images satellite prises en milieu de semaine.

La Corée du Nord a déjà procédé à trois essais nucléaires, en octobre 2006, mai 2009 et février 2013, des tests interdits par l'ONU et qui ont chaque fois conduit à un alourdissement des sanctions internationales.

Le site de l'institut, 38 North, rappelle qu'en février 2013, le regain d'activité s'était produit deux à trois jours avant la détonation. "On ne sait pas si la Corée du Nord suivra le même calendrier".

Pyongyang a condamné la visite du président américain dans la péninsule, estimant qu'elle n'aurait pour résultat que d'accroître les tensions et d'apporter "les nuages sombres de la course à l'arme nucléaire".

Les Etats-Unis, alliés de Séoul, comptent 28.500 soldats sur le territoire sud-coréen, et les deux Etats conduisent tous les ans des manoeuvres conjointes qui exaspèrent Pyongyang.

Les analystes estiment possible que Pyongyang veuille perturber la visite du président des Etats-Unis en Corée du Sud en procédant à un nouvel essai nucléaire.

Mais d'autres avancent que la Corée du Nord ne se risquera pas à provoquer la colère de la Chine, son puissant allié et seul soutien économique de poids.

Un test nucléaire aurait pour effet immédiat d'unir le Japon, la Corée du Sud -- pourtant en froid depuis plusieurs mois -- et les Etats-Unis, et de placer la Chine dans une position embarrassante.

Selon Séoul, les activités détectées pourraient aussi être de simples manoeuvres destinées à faire croire à un prochain test nucléaire.

La visite de M. Obama s'est par ailleurs déroulée dans un pays en deuil, après le naufrage d'un ferry qui a fait 300 morts et disparus, des lycéens pour la plupart.

Le président des Etats-Unis et son homologue sud-coréenne se sont recueillis quelques minutes en silence, puis M. Obama a remis à Mme Park de la part de son pays le drapeau américain qui flottait sur la Maison Blanche le jour de la catastrophe.

"J'ai tout à fait conscience que ma visite a lieu à un moment de deuil pour la population du pays", a déclaré M. Obama. "Pour le moment, je souhaite seulement exprimer, de la part du peuple américain, mes condoléances pour la perte inestimable qui vient de se produire".

Le Sewol a sombré le 16 avril au large de la côte méridionale de la Corée. Le dernier bilan faisait état de 183 morts et 119 disparus, présumés noyés. Le navire transportait 476 personnes dont 352 lycéens d'une même école du sud de Séoul.

Les médias sud-coréens continuaient vendredi de faire une large part au drame du Sewol, réduisant à la portion congrue la visite du président des Etats-Unis.

Après un dîner officiel vendredi soir, M. Obama doit rencontrer samedi quelques-uns des soldats américains stationnés dans le sud de la péninsule, avant de s'envoler en milieu de la journée vers la Malaisie.

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