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RDC: poursuite des opérations pour sauver les rescapés d'un accident de train meurtrier

RDC: poursuite des opérations pour sauver les rescapés d'un accident de train meurtrier

Les opérations se poursuivaient jeudi pour sauver les rescapés de l'accident de train qui a tué plusieurs dizaines de personnes, dans une zone enclavée et marécageuse nichée dans le sud-est de la République démocratique du Congo (RDC).

"Une grue spéciale avec une main-d'oeuvre supplémentaire spécialisée dans le déraillement est arrivée sur les lieux depuis (mercredi) 23H00 (21H00 GMT) pour soulever les wagons", a déclaré à l'AFP le ministre de la Santé, le Dr Félix Kabange Numbi.

Mercredi, "j'ai parlé avec une femme dont la jambe était coincée par un wagon, et là on vient de la dégager", s'est-il réjoui. "Hier soir, il y avait encore quelques personnes qui parlaient" dans les décombres, dit-il.

Le drame est survenu mardi dans un lieu très enclavé et marécageux, à 65 kilomètres au nord de Kamina, une localité située à quelque 600 km au nord-ouest de Lubumbashi, la capitale de la province minière du Katanga, après qu'un train de marchandises transportant des passagers clandestins a déraillé.

D'une source à l'autre, les bilans provisoires passent du simple au double. Mercredi soir, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a évoqué "au moins 57 morts", alors qu'un journaliste de Kamina en rapportait 70, et l'ONG des droits de l'Homme Justicia une centaine.

Les photos prises le jour de l'accident ne laissent aucun doute sur la violence du choc. On y voit, dans un virage bordé de verdure, des wagons couchés, déformés et parfois éventrés, avec à côté des bagages, des effets personnels, des sacs de vivres, des bidons jaunes.

Sous certaines voitures, ou dans ce qui l'en reste, des corps inertes. Comme la dépouille de cette femme dont les jambes sont suspendues dans l'air. Ou cette autre gisant sous un wagon à côté de marchandises de chinchards, une espèce de poisson prisé dans la zone.

"J'ai dénombré moi-même mercredi 40 morts. Ce matin, on m'a annoncé que le bilan est monté à 48", a pour sa part expliqué le Dr Kabange Numbi. "J'ai vu le corps de quelques femmes, d'une fillette, des personnes mortes coincées entre deux wagons".

Il y a 160 blessés et 11 blessés graves, a-t-il précisé.

Mercredi soir, la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC), qui avait envoyé la grue et le personnel spécialisé, a convoyé trois voitures de train pour récupérer des blessés. "L'armée, la police, la Croix-Rouge, les services administratifs" participent aussi, a dit le ministre.

Dans un communiqué, la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) a annoncé que "dès l'annonce de l'accident (...) une équipe médicale de la Monusco à Kamina s'est rendue sur les lieux et a administré les premiers secours", fournissant des médicaments de premier secours.

La zone de l'accident, inaccessible en voiture, complique les opérations à l'extrême. Le ministre a expliqué qu'il s'est fait déposer près du lieu du drame par un hélicoptère de la Monusco et a encore dû marcher trois kilomètres dans une brousse épaisse pour se rendre sur place.

L'accident semble attiser des convoitises. Un responsable local, cité par le journaliste de Kamina, a expliqué que l'armée a dû chasser des civils qui voulaient dépouiller de leurs biens des cadavres - une pratique courante lors des catastrophes en RDC, où la majorité de la population vit dans une grande pauvreté.

A cause de la chaleur écrasante qui s'abat sur la région, certains corps ont commencé à se décomposer. "Nous devons avoir de la chaux et du désinfectant qui doivent arriver pour traiter le site", a indiqué le ministre de la Santé.

Une enquête doit permettre d'éclaircir les circonstances du drame, qui serait survenu lorsque la locomotive, neuve, s'est emballée, provoquant la chute du train dans un virage. Elle devrait aider à comprendre comment des passagers clandestins se trouvaient dans un train de marchandises.

Les accidents de train sont assez fréquents en RDC, dont le réseau ferroviaire, mis en service à l'époque coloniale belge, a été peu entretenu depuis l'indépendance, en 1960.

La Banque mondiale finance un projet qui doit restaurer la "viabilité financière et opérationnelle" de la SNCC, en plein redressement économique.

str/hab/jmc

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