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Ferry en Corée: des proches des victimes agressent un garde-côtes

Ferry en Corée: des proches des victimes agressent un garde-côtes

Des proches des victimes du naufrage du ferry en Corée du Sud, en colère, ont agressé jeudi un responsable des garde-côtes, l'accusant de proférer des mensonges sur les secours organisés pour récupérer les corps toujours piégés dans le bateau.

Une vingtaine de personnes ont fait irruption dans le bureau de Choi Sang-Wang, directeur adjoint des garde-côtes, l'ont traîné à l'extérieur, déchirant sa chemise, et le rouant de coups au visage et de gifles.

Les familles accusent Choi d'avoir exagéré l'ampleur des secours dans ses descriptions, estimant la réalité toute autre, après s'être rendues par bateau sur le lieu de la catastrophe plus tôt jeudi.

Colère et douleur ont créé une atmosphère électrique en Corée du Sud, après le naufrage du ferry le 16 avril qui a fait 300 morts et disparus. Le nombre élevé de victimes, dont 280 avaient à peine commencé leur vie, attise une envie de châtiment à l'encontre de l'establishment.

Le capitaine, l'équipage et les propriétaires du ferry sont en première ligne des critiques virulentes, mais ces dernières visent aussi quiconque occupant une position dotée de responsabilité ou de pouvoir.

Sur les 476 personnes à bord du Sewol, 174 sont parvenues à s'échapper lors du naufrage. Le bilan de jeudi fait état de 171 morts et 131 disparus.

De nombreux proches des victimes croient que certaines d'entre elles ont peut-être survécu dans des poches d'air mais sont mortes noyées faute d'avoir été secourues.

Pour cette raison, plusieurs d'entre eux ont demandé que soient effectuées des autopsies, afin de déterminer la raison précise et l'heure exacte de la mort de ces victimes.

"Nous avons reçu un certain nombre de demandes d'autopsies" a déclaré un membre des équipes médico-légales de l'ïle de Jindo, chargées d'identifier les corps récupérés.

Un responsable des affaires médico-légales des services d'urgence à Jindo, a, quant à lui, indiqué que rien n'empêchait les familles de présenter une telle requête. Mais, "à ma connaissance, personne n'a jusqu'à présent apporté un corps dans les services de médecine légale pour le faire autopsier", a-t-il précisé.

Kim Hyong-Ki, un porte-parole d'un comité rassemblant les proches des victimes, a confirmé que certains parents faisaient pression pour que des autopsies soient faites.

"Ils veulent savoir exactement comment sont morts les membres de leur famille", a expliqué Kim, qui a ajouté: "Cela dit, beaucoup sont contre, car ils ne peuvent supporter l'idée que l'on abîme encore les corps de leurs proches".

"Le corps de ma fille est toujours là-bas, dans la mer, mais je ne veux pas que quiconque le dissèque quand on le retrouvera", a-t-il confié.

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