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Djihadistes britanniques en Syrie: les autorités en appellent aux femmes

Djihadistes britanniques en Syrie: les autorités en appellent aux femmes

La police a lancé jeudi un appel aux femmes du Royaume-Uni, dont des enfants ou proches seraient susceptibles de partir combattre en Syrie, les invitant à coopérer pour "éviter des tragédies", après une hausse notable d'arrestations liées au conflit syrien.

"Nous sommes de plus en plus préoccupés par le nombre de jeunes qui ont voyagé ou ont l'intention de voyager en Syrie pour prendre part au conflit", a déclaré Helen Ball, la coordinatrice nationale du contre-terrorisme britannique.

Elle a sollicité le concours de "tout le monde et en particulier les femmes (...) pour empêcher ces départs".

"Nous savons que les femmes sont des éléments-clés -- elles sont les premières à remarquer des signes, tout changement de comportement", a affirmé de son côté Sajda Mughal, à la tête de l'association JAN Trust qui aide les femmes de différentes communautés à Londres.

Les responsables du contre-terrorisme britannique ont détaillé les risques encourus en se rendant en Syrie, qui vont des kidnappings au décès en passant par de possibles poursuites judiciaires au retour en Grande-Bretagne en cas de participation à des activités terroristes.

Cette campagne d'information fait suite à une augmentation notable des arrestations de Britanniques rentrant de Syrie. Au total, 25 ont été arrêtés au Royaume-Uni en 2013, contre 40 pour les trois premiers mois de 2014.

La semaine dernière, Abubaker Deghayes, un père de famille de Brighton (sud de l'Angleterre), a révélé que trois de ses fils étaient partis combattre en Syrie et que l'un d'entre eux, Abdullah, âgé de 18 ans, était mort au combat. Son frère Amer, âgé de 20 ans, a été blessé mais est toujours en Syrie tout comme Jafar, 16 ans, le troisième de la fratrie.

La tante de ces combattants, Amina Deghayes, s'est montrée sceptique quant à la campagne: "dans le cas de mon neveu, il s'est enfui. A quel moment aurions-nous dû lui parler?", s'est-elle interrogée.

"Nous voulons améliorer la confiance que les gens accordent à la police pour les encourager à venir nous voir afin que nous puissions intervenir et les aider", a fait valoir Helen Ball.

"Le but n'est pas de criminaliser les gens mais d'éviter des tragédies", a-t-elle également dit.

"Tout porte à croire que les familles elles-mêmes sont les dernières au courant. Il est peu probable qu'elles préviennent la police", a quant à lui estimé Keith Vaz, le président du comité des affaires intérieures de la Chambre des Communes.

Des réunions avec des femmes de différents groupes communautaires, des travailleurs sociaux et des policiers ont eu lieu jeudi à travers le pays.

Des dépliants présentant les principaux risques encourus en se rendant en Syrie vont être diffusés dans les aéroports et les ports.

Des conseils ont également été donnés sur le meilleur moyen d'envoyer de l'aide humanitaire en Syrie sans qu'elle ne tombe dans les mains des extrémistes.

Trois oeuvres de bienfaisance font actuellement l'objet d'enquête au Royaume-Uni pour des collectes de fonds destinés la Syrie. Selon les estimations officielles, 200 à 300 Britanniques combattraient dans les rangs des rebelles en Syrie où plus de 150.000 personnes sont mortes depuis le début du conflit, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

mc-ar/dh/ml

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