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Brève incursion de blindés ukrainiens à Slaviansk, fief des insurgés en Ukraine

Brève incursion de blindés ukrainiens à Slaviansk, fief des insurgés en Ukraine

Une fumée âcre continuait de s'échapper jeudi après-midi des amas de sacs de sable et de pneus qui barraient l'une des voies d'accès à Slaviansk : les insurgés présents à cet avant-poste venaient d'y subir le premier assaut donné par des blindés ukrainiens.

"Jamais on n'aurait dû y mettre le feu. Bande d'idiots ! Maintenant il va falloir tout reconstruire", hurle l'un des chefs du détachement déployé à ce barrage érigé sur la route de Sviatogirsk, localité située à trente kilomètres de là.

Quelques minutes auparavant, la colonne constituée d'une demi-douzaine de véhicules, drapeau ukrainien flottant au vent, avait soudain rebroussé chemin, sans que l'on sache pourquoi, s'évanouissant dans la nature.

Une nuée de miliciens pro-russes, certains armés de fusils d'assaut, avaient pris leurs jambes à leur cou à son arrivée, tandis qu'un hélicoptère survolait la zone.

Ils avaient eux-mêmes mis le feu aux pneus, créant un immense rideau de flammes en travers de la chaussée.

"Il n'y a pas eu d'échanges de tirs. Ils (les blindés) se sont arrêtés, des soldats (ukrainiens) ont pris position, là et là", raconte à l'AFP Filip, un "volontaire", "propriétaire d'un magasin", qui monte la garde tous les jours à ce poste de contrôle improvisé.

Les coups de feu entendus par les journalistes de l'AFP ? Les militaires ukrainiens "ont sans doute tiré en l'air pour éloigner les curieux", poursuit-il.

Un affrontement meurtrier -cinq morts parmi les insurgés, selon Kiev, un mort et un blessé grave, selon les autorités locales pro-russes - avait eu lieu peu de temps avant à une dizaine de kilomètres, à côté du village de Khrestichtche, en pleine campagne, disent ces dernières. Un soldat ukrainien a en outre été blessé, a indiqué le ministère de l'Intérieur.

Toutefois, à l'endroit, complètement désert, où est supposé s'être produit l'incident, il n'y avait aucune trace visible du moindre combat...

Dans le centre de Slaviansk, cité de 110.000 habitants quadrillée par les rebelles et paralysée de minuit à six heures par le couvre-feu en vigueur depuis dimanche, Viatcheslav Ponomarev, leur chef, a ordonné aux civils de quitter la mairie, où des sacs de sable supplémentaires ont été empilés.

Plusieurs agences bancaires ont été fermées dès l'annonce de l'attaque, de même que les écoles.

Cela faisait plusieurs jours que les insurgés mettaient en garde contre l'imminence d'une attaque, cependant que Kiev avait annoncé la reprise de l'"opération antiterroriste" déclenchée contre eux.

Celle-ci avait connu un sérieux revers la semaine dernière, des blindés - dont trois sont toujours garés rue Karl Marx à Slaviansk - étant tombés entre les mains des séparatistes, d'autres ayant fait demi-tour après avoir été stoppés par des villageois.

Viatcheslav Ponomarev assure que "plus de 12.500 hommes encerclent" sa ville et qu'il peut compter, face à eux, sur "2.500 volontaires", des membres des groupes d'"autodéfense".

Autant de chiffres impossibles à vérifier...

Il a par ailleurs affirmé au cours d'une conférence de presse que deux autres postes de contrôle avaient été attaqués jeudi à Slaviansk, mais qu'il n'y avait pas eu, cette fois, de victimes dans les rangs de ses partisans.

bds/sym

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